Kamel Zerara est à l'image d'un océan : insondable. Il peut vous entretenir du quatrième art, le théâtre, des heures durant sans perdre le fil de la discussion. Artiste accompli, il s'impose, très jeune, sur les planches. Né un certain 25 avril 1967 à El Madher, wilaya de Batna, Kamel Zerara est un comédien talentueux. Depuis ses premiers pas dans le théâtre, il y a presque une trentaine d'années, il a interprété plusieurs pièces théâtrales, des opérettes et a joué dans beaucoup de feuilletons télévisés. Son parcours atypique lui a permis de jouir aujourd'hui d'une grande popularité auprès du public algérien. Il faut souligner que le comédien doit en grande partie sa célébrité aux différents rôles qu'il a interprétés dans près d'une cinquantaine de pièces théâtrales dont certaines ont connu un franc succès. Parmi les pièces qui l'ont révélé et l'ont fait connaître au grand public, citons, entre autres, « kafila tassir » en 1987, « el ouda » en 1989 et « thamedourthe » en 2010. Ces pièces ont connu un grand succès. Kamel Zerara s'est fait remarquer depuis sa prime enfance pour ses facultés et ses dons d'acteur et de comédien. C'est au sein de sa propre famille qu'il commence à jouer des pièces théâtrales que lui-même improvise. Après avoir mis le pied à l'étrier, le jeune comédien gagne peu à peu en expérience et en talent. C'est ainsi qu'à vingt ans seulement, il s'impose en tant que comédien incontournable dans le paysage théâtral de la capitale des Aurès. Depuis, il participe à beaucoup de manifestations culturelles aussi bien dans le pays qu'à l'étranger, avec à chaque fois une nouvelle expérience. Il estime que de nouveaux horizons s'ouvrent à lui à chacune de ses participations aux rendez-vous culturels. En 1993, le comédien a pris part au Festival international du Carthage, en Tunisie, alors qu'il a participé en 1996 à la semaine culturelle algérienne à Damas, en Syrie, tout comme il a été invité à l'année de l'Algérie en France qui a eu lieu en 2003. Ces nombreuses expériences ont beaucoup apporté au comédien autant sur le plan professionnel qu'humain. « J'ai beaucoup appris grâce à mes nombreuses participations aux différentes manifestations culturelles ici en Algérie ou dans d'autres pays. Je pense que le contact humain est très important, en particulier pour un comédien. Cela lui permet d'apprendre, de s'enrichir de l'expérience des autres sur tous les plans. Côtoyer les autres, surtout pour un artiste, est impératif », affirme-t-il. Sa longue expérience et son professionnalisme lui ont valu un nombre important de récompenses. En 2000, le comédien a obtenu, en Jordanie, le prix de la meilleure interprétation masculine et le prix du meilleur acteur pour son rôle dans la pièce théâtrale « Thamourthe ». Kamel Zerara est d'une humilité déconcertante et garde toujours, même avec sa notoriété, les pieds sur terre. La meilleure récompense, pour lui, c'est lorsqu'à la fin de chaque spectacle, son public se lève et l'ovationne longuement. Enfin grâce à son sérieux et son abnégation, le comédien a été désigné membre du jury lors de la quatrième édition du festival culturel national du théâtre amazigh qui s'est déroulé du 10 au 18 décembre dernier à Batna. Ces derniers temps, le comédien s'est quelque peu retiré des planches. Fatigue, dégoût ou simple retrait ? « J'ai juste besoin de me reposer quelque temps », répond-il humblement. Parole de comédien.