Cette saisie, rare en son genre compte tenu de la réglementation en vigueur relative à la commercialisation, le transport et le stockage de ce type de produit classé dangereux, a pu être réalisée grâce à une enquête qui avait débuté, selon la Sûreté de wilaya de Tipasa, le 15 décembre 2012, lorsque des policiers dressant un barrage sur la route menant vers la cité El Hamidia à Damous ont découvert dans un véhicule appartenant à K. R., un citoyen de Damous, deux sacs d'engrais chimiques pesant chacun 50 kg. Au regard de la nature du produit transporté, les éléments de la police ont demandé à K. R. de leur fournir les documents autorisant le transport de la marchandise et indiquant sa provenance. N'ayant aucun papier officiel notamment une facture, les policiers ont immédiatement ouvert une enquête qui a commencé par l'interrogatoire de K. R. Au terme de cette procédure, les éléments de la police judiciaire de Damous ont pu réunir les premiers éléments de l'enquête, et partant remonter la filière jusqu'au fournisseur numéro un de ce réseau criminel. « Au cours de l'enquête K. R. a avoué qu'il s'est approvisionné chez S. M., à Damous, âgé de 36 ans », confie à ce propos le lieutenant Laouireme, chargée de communication à la Sûreté de wilaya. Il s'est avéré que S. M., chômeur de son état, et une autre personne, à savoir L. A., un commerçant de la même localité, lui aussi âgé de 36 ans, exploitent un entrepôt non déclaré et sans registre du commerce pour s'adonner au trafic d'engrais chimiques. « Les enquêteurs, après avoir obtenu un mandat de perquisition délivré par le procureur de la République, ont fouillé l'entrepôt en question. A l'intérieur de ce dernier, ils ont saisi 60,95 quintaux d'engrais de différents types emballés dans des sacs de 20, 25 et 50 kg » lit-on dans le communiqué de la police. Seulement, une question demeure en suspens. D'où S. M. et son acolyte s'approvisionnent-ils ? La réponse a été donnée par les deux suspects qui n'ont pas hésité à dénoncer leur fournisseur, en l'occurrence B. B., âgé de 40 ans, qui n'est autre que l'assistant d'un délégué commercial travaillant pour le compte d'une entreprise internationale spécialisée dans les produits agricoles dont le siège social se trouve à Hydra, dans la wilaya d'Alger. L'enquête a aussi conclu que B. B. détournait depuis l'entreprise en question des quantités considérables d'engrais qu'il revendait par la suite aux deux autres suspects impliqués dans l'affaire. Actuellement, le dossier de l'enquête est entre les mains de la justice. D'autres interrogations restent encore sans réponses, du moins pour le commun des citoyens. Ce trafic dangereux (le produit étant utilisé dans la fabrication d'explosifs) dure-t-il depuis longtemps ? Et quelles sont ses ramifications, à travers toute la région ?