Avant toute chose, il faut saluer le sérieux de l'association Miracle des Arts, qui a organisé l'évènement et qui a déjà une longue expérience dans ce genre de rencontres qui manquent cruellement à la ville des Ponts. Concernant le spectacle, il fut tout bonnement réussi et varié. La première partie était animée par Ethnosphère, un groupe de musiciens talentueux et qui sont aussi très adroits sur scène. Deux guitaristes, un flûtiste et un percussionniste pour le rythme, ce dernier est tiré en fait d'une association de plusieurs styles locaux et occidentaux, pour ne pas dire universels. Du celtique, du flamenco, du chaâbi et du malouf, le public aura tout entendu, des morceaux tantôt doux tantôt mordants, mais dans l'ensemble l'atmosphère était douce. Comme son nom l'indique, la marque de fabrique d'Ethnosphère est avant tout l'expérimentation des musiques et des couleurs. En les écoutant, on a l'impression de visiter pour un court instant des continents et des cultures lointaines. Un groupe classique étonnant qui sait tout faire avec les instruments. Changement de décor et surtout de rythme avec l'entrée de Gnawa. Les projecteurs clignotent dans tous les sens sur les planches du TRC, cinq bonhommes, alignés derrière leurs accessoires, n'ont qu'un seul mot d'ordre : chauffer la foule. Gnawa, on l'aura compris, est une formation qui dégage des rythmes gnawi comme tous les autres groupes, il y en a eu des tonnes depuis le succès de Gnawa Diffusion. Cependant, ce qui distingue nos cinq amis, c'est qu'ils ont une expérience de plus de 20 ans, ils sont nés au temps où il n'y avait que Nass el Ghiwan qui dominait la scène gnawi. Rahala et Jil El Ghiwane sont les noms de leurs anciennes formations qui faisaient à l'époque du gnawi made in Algeria. Depuis, les années sont passées, une traversée du désert pour certains et aujourd'hui les revoilà pour un nouveau projet : Gnawa qui existe depuis deux ou trois ans. Lors de leur show, les quatre percussionnistes et le mandoliniste ont du début à la fin dégagé une énergie inépuisable, la fête était totale à tel point que toute la salle dansait, et on craint que pour beaucoup de spectateurs, le réveil du lendemain sera accompagné de courbatures. En somme, Gnawa ont eux aussi prouvé que leur musique défoule et que, surtout, elle reste indémodable chez les jeunes.