Abdelkrim Aït Hammouda, chargé de communication du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) estime « que le premier trimestre ne s'est pas effectué dans les meilleures conditions ». Il a mis en avant, entre autres, la surcharge des classes avec pas moins de 37 élèves par classe, le manque d'enseignants au niveau de certaines filières et les résultats des plus « faibles » obtenus par les élèves. Notre interlocuteur annonce que la moyenne des élèves au niveau de certaines établissements était de 8/20, voire 7/20. Aït Hammouda soutient qu'il faut impérativement prendre des mesures d'urgence à même de stopper l'« hémorragie ». Il plaide pour l'impérieuse nécessité d'alléger le programme et a souligné la nécessité « de ne pas exercer la pression sur les enseignants dans l'exécution du programme afin d'éviter que ces derniers tombent dans le bricolage ». Il dira que les cours de soutien ne sont pas forcément une bonne formule puisqu'ils interviennent les mardis après-midi et les samedis décrétés jours de repos. Un point positif, toutefois : le déroulement dans la sérénité du premier trimestre. Messaoud Boudiba, chargé de la communication du Cnapest, a mis en avant la stabilité qui a caractérisé le premier trimestre. Pour lui, « les résultats scolaires ne devraient pas constituer une source d'inquiétude d'autant plus que traditionnellement, de piètres résultats sont enregistrés durant le premier trimestre ». Pour le deuxième trimestre, notre interlocuteur « indique qu'il faut maintenir la stabilité qui passe par la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des enseignants ». Pour le chargé de communication du SNTE, « le deuxième trimestre pourrait être agité ». Il avance les menaces de grève émanant de différentes structures syndicales à l'image du Cnapest qui a appelé à une grève dans les lycées à partir du 16 janvier. La Coordination nationale des adjoints de l'éducation (CNAE), le Conseil national d'orientation scolaire et professionnelle (Cnosp), les laborantins ainsi que les professeurs d'enseignement des trois paliers ont lancé un appel similaire. A quelques nuances près, le SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir, abonde dans le même sens. Il qualifie de « atastrophiques » les résultats scolaires obtenus lors de ce premier trimestre. Il citera l'exemple des élèves de la première année secondaire dont la moyenne obtenue est de 7/20, les élèves de la 2e année (8/20) alors que la moyenne de ceux des classes de terminale ne dépassait pas les 8/20. Cette performance des plus « inquiétante » s'explique, selon lui, « par les mauvaises conditions de travail dans lesquelles s'est effectuée la scolarité, avec un emploi du temps suffocant, une surcharge des classes et un manque d'encadrement ». « Il serait difficile de redresser la barre lors de ce deuxième trimestre », a-t-il ajouté. Toutefois, il affirme qu'il serait question de concentrer tous les efforts sur les élèves « récupérables ». Sur le plan socioprofessionnel, il indiquera que tant que le ministère tarde à répondre positivement aux revendications des partenaires sociaux, des perturbations ne sont pas à écarter. « Le CLA réunira son conseil national dans les quinze jours à venir pour décider de l'action à entreprendre », affirme son SG. Pour sa part, Khaled Ahmed, président de la Fédération des parents d'élèves, indiquera que le premier trimestre était une « déception » en termes de résultats scolaires, notamment pour les élèves de la 1ère année secondaire. Ces derniers étaient, à ses dires, « très faibles ». Comme pour expliquer cette contreperformance, il évoquera trois éléments. D'abord, la surcharge des classes, la non-réception à temps des nouveaux lycées à même d'accueillir les élèves et enfin les élections locales où plus de 54.000 enseignants ont déserté les bancs pour se porter candidats. Pour ce nouveau trimestre, Khaled Ahmed estime nécessaire « de construire des bâtiments préfabriqués pour en finir avec la surcharge des classes ». Il a enfin suggéré « l'allégement du programme de façon à faciliter l'assimilation des cours par les élèves ».