L'introduction des épreuves d'informatique et d'autres langues étrangères dans l'examen de fin du cycle primaire (ex-6e), annoncée pour les deux prochaines années par le ministre de l'Education nationale, M. Boubeker Benbouzid, est conditionné par «l'allégement des programmes scolaires», selon les syndicats du secteur. Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national des professeurs et enseignants du secondaire et du technique (Snapest), nous a expliqué qu' «Introduire ces matières consisterait d'alléger les programmes», estimant que «c'est de cette manière qu'on va améliorer la qualité d'apprentissage et assurer une meilleure assimilation par nos enfants». M. Meriane que nous avons joint au téléphone, s'est déclaré «contre le surmenage scolaire des élèves «qui aura un impact négatif sur l'assimilation des laçons. Il faut, a-t-il dit, que «les responsables sachent que les élèves à cet âge ne peuvent pas assimiler beaucoup de cours et de leçons». Cet avis est partagé par le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) qui s'est dit favorable à condition de réduire certaines matières. Hakim Aït Hammouda, chargé de la communication au SNTE, a apprécié l'idée, en soulignant que «l'introduction de nouvelles technologies dont l'informatique pour les classes du primaire est une bonne chose». Lui aussi estime que sa mise en œuvre doit être accompagnée par un allégement du programme et notamment par la mise à la disposition de chaque élève des moyens adéquats, dont notamment un micro-ordinateur et une connexion internet. Sur cet aspect relatif aux moyens, notre interlocuteur s'est montré quelque peu septique. «Je pense que ce n'est pas vraiment évident, mais si les pouvoirs publics sont en mesure de le faire, nous ne pouvons que demander son application dans les plus brefs délais.» Une annonce non étudiée, selon le Cla En revanche, le Conseil national des lycées d'Algérie (Cla) a qualifié cette annonce du ministre de «politique de la fuite en avant». Bachir Hakem, chargé de la communication au Cla, a tenu à nous dire : «Pour nous, ce n'est qu'une décision non étudiée.» M. Hakem, qui n'a pas manqué de critiquer ces décisions «arbitraires» de la tutelle, reproche à cette dernière le «pourrissement» du système de l'éducation. Le Cla, qui conteste cette situation, avertit que la rentrée scolaire sera «perturbée». Il explique ses craintes par le manque d'enseignants et celui de la surcharge des classes. Tardant sur ce dernier point qui a fait l'objet d'une étude par le Cla, notre interlocuteur a manifesté son inquiétude quant la «montée» de la violence en milieu scolaire, provoquéé par la charge des classes. Par ailleurs et abordant les résultats du bac blanc, il a précisé que les estimations du Cla tournent autour de 40% comme taux de réussite, ce qui contredit celles de la tutelle qui a évoqué 70%. Plus pessimiste, le porte-parole du Cla estime que la situation se dégradera davantage tant qu'il n'y aura pas de rencontre nationale regroupant tous les concernés pour évaluer la situation. Concernant le mépris affiché par le ministre quant aux mouvements de protestation de certains syndicats, dont le Cnapest et l'Unpef qu'il a qualifié d'«inutiles», les syndicalistes réfutent ces qualificatifs et soulignent que leurs mouvements ont pour objectif l'amélioration des droits des personnels de l'éducation, voire le système éducatif. «Malgré la différence dans les visions, les syndicats du secteur luttent pour le même objectif qui est celui d'améliorer l'école algérienne», a tenu à nous dire M. Aït Hammouda. Un avis que partage M. Hakem qui souligne que «grâce à ces actions de protestation que des améliorations ont été constatées». Pour sa part, M. Meriane dira que «la protestation n'est qu'une réaction pour dénoncer toute injustice».