Les conséquences de la surcharge des classes font bouger les choses au sein des établissements scolaires. De nombreux lycées au niveau national sont entrés dans des grèves spontanées, à l'insu, parfois, des syndicats. Achour Idir, SG du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) signale que pas moins de 200 lycées connaissent des grèves cycliques dans plusieurs wilayas. Il explique que le manque de postes budgétaires, la surcharge des classes, mais aussi l'emploi du temps en sont la cause. Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) confirme, lui aussi, que plusieurs wilayas sont en grève. Il cite entre autres, Blida où sur les 40 lycées, 39 sont en grève illimitée depuis le 1er octobre alors qu'à Bouira, les établissements ont observé, les 2 et 3 octobre, deux journées de protestation. Les lycées d'Alger ne sont pas en reste. Quatre sont déjà en grève. Il s'agit des lycées Mentouri à Chéraga, Djamel Eddine El Afghani d'El Harrach, El Karia à Zéralda ainsi que celui d'Ouled Fayet. Comme le CLA, le Cnapest explique cet état de fait par le manque d'encadrement, la surcharge des classes, des arriérés de salaires non payés, sans omettre les revendications socioprofessionnelles des travailleurs, notamment celles relatives aux œuvres sociales où l'ancienne commission refuse toujours de procéder à la passation de consignes, comme c'est le cas à Boumerdès et Bouira. Face à cette situation, les deux syndicats ont plaidé pour la prise en charge urgente par la tutelle du dossier des œuvres sociales en procédant à la passation de consignes entre l'ancienne et la nouvelle commission et le règlement des arriérés de salaires. Pour ce qui est du problème de surcharge des classes, il a été, également, exigé l'accélération des travaux pour la livraison de nouveaux établissements scolaires. Pour Achour Idir, c'est le seul moyen d'atténuer la tension sur ce problème, même « si le mal est déjà fait cette année », regrette-t-il. Abdelhakim Aït Hamouda, chargé de la communication du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a précisé que les mouvements de protestation sont « spontanés » et initiés par les enseignants sans l'aval des syndicats pour exprimer leurs ras-le-bol devant la situation « insupportable » de surcharge des classes. « C'est grave de voir des classes de 50 élèves. C'est inacceptable », dit-il. Et d'ajouter qu'il y a un déficit de 500 lycées, 450 CEM et 1 116 écoles primaires. Il a souligné que le problème de surcharge des classes touche presque la totalité des établissements scolaires au niveau national, contrairement aux déclarations du ministre de l'Education nationale qui a réduit à 10 le nombre de wilayas qui souffrent de ce problème. M. Aït Hamouda soutient que la grogne des enseignants se veut avant tout « une alerte, afin que la tutelle décide de prendre en charge la question qui risque d'avoir des conséquences fâcheuses sur l'assimilation des cours et par ricochet sur les résultats scolaires des élèves ».