Le Douar H'ssasna, une petite bourgade secondaire située à moins de cinq kilomètres du chef-lieu de daïra d'Ahmeur El Ain, wilaya de Tipasa. Avant la décennie noire durant les années 90, ses habitants vivaient paisiblement en labourant, pour la plupart d'entre eux, les champs fertiles aux alentours de la Mitidja. Seulement, cette alliance féconde et naturelle entre les H'ssasnas et leur terre nourricière, solidement scellée depuis des générations, s'interrompent brutalement sous le couperet du terrorisme. Acculées par l'instinct de survie, les familles habitant la localité quittait l'une après l'autre leurs maisons. Les plus chanceuses d'entre elles avaient trouvé tant bien que mal un gîte chez des proches. Les autres s'étaient entassées, faute de mieux, dans des taudis érigés hâtivement à la lisière des villes proches en quête de sécurité. Pendant ce temps, H'ssasna sombrait peu à peu dans le silence. Ses habitations n'accueillirent que les vents et quelques animaux en guise de hôtes. Heureusement, cette séparation a été condamnée à disparaître avec le retour de la paix et la sécurité. En effet, au début des années 2000, la bourgade recommençait à respirer la vie. Les regards de ses enfants poussés à l'exode se tournent désormais vers sa direction. Ils scrutent un avenir radieux auprès de leur terre d'origine. Cependant, le rêve et l'envie de revenir au bercail pour ses 3000 habitants se heurtèrent à la dure réalité. Et pour cause, H'ssasna n'offrit plus les conditions d'une vie normale, même les plus basiques. Quasiment tout est à reconstruire. Devant cette situation, les pouvoirs publics ont initié à partir de 2006 plusieurs projets devant faciliter à la population locale le chemin inverse de l'exode. «Pour inciter le retour des habitants de cette localité qu'ils ont déserté durant la décennie noire, de nombreux projets y ont été lancés depuis 2006, à savoir l'électrification locale, la réalisation des réseaux d'assainissement, l'alimentation en eau potable, la construction d'un groupe scolaire, l'aménagement d'un tronçon routier de 6,5 km et l'implantation d'un poste d'observation et de contrôle pour sécuriser la population», énumère à ce propos Badjou Mohamed, le chargé de la communication de la wilaya. Mieux encore, il a été décidé de réaliser un programme de 50 logements ruraux au bénéfice de la population locale. Le projet est actuellement achevé. Mais, devant l'incapacité matérielle des familles du douar à s'acquitter du montant de l'apport personnel entrant dans le cadre du montage financier d'acquisition des logements de type rural, et ce, compte tenu de leur condition sociale pénible, les 50 unités en question ont été converties en logements à caractère social locatif. Cette bonne nouvelle a redessiné le sourire perdu sur les visages des 3000 habitants. «Les 50 logements du douar H'ssasna ont été convertis en logements sociaux. A ce titre, l'Agerfa (l'agence foncière) a passé la main à l'OPGI qui a été chargée de gérer le programme» éclaircit le même interlocuteur. Ainsi, à l'instar des autres localités ayant subi les affres du terrorisme, H'ssassna reprend son destin en main et rouvre ses bras à ses enfants.