Le partenariat économique algéro-espagnol entame sa phase de concrétisation. Les deux pays ont ratifié ainsi jeudi, trois accords dans les domaines de la mécanique, du cuir et du papier. Ils ont été signés par les responsables des Sociétés de gestion des participations (SGP) de l'équipement industriel et agricole (Equipag), des Industries manufacturières (IM) et de Chimie pharmacie (Gephac) et des opérateurs espagnols. Dans le domaine de la mécanique, la SGP-Equipag et la firme espagnole Europactor ont conclu un accord pour la fabrication, selon la règle 51/49%, de compacteurs d'une capacité de 5 à 25 tonnes. Il est prévu également, la création d'une société mixte entre l'Entreprise nationale des travaux publics (ENTP) et Europactor pour la fabrication de ces engins de travaux routiers au niveau de l'usine de Aïn Smara à Constantine pour un volume annuel de 200 à 300 appareils, a précisé lors d'une conférence de presse le président du directoire de la SGP-Equipag, Bachir Dehimi. Il a annoncé que « la finalisation du pacte des actionnaires et du business plan pour la création de cette entreprise est prévue en mars à l'occasion du prochain Forum d'affaires algéro-espagnol ». Le deuxième accord porte sur la réouverture de l'usine de chaussures de Chéraga (ex-Bata). L'accord a été signé par le groupe Leather Industry, relevant de la SGP-IM, et la société espagnole Celma spécialisée dans l'industrie du cuir. Une fois rouverte, l'usine fournira jusqu'à 4% des besoins nationaux, a précisé le président du directoire de la SGP-IM, Abdelhak Saïdani. A l'horizon 2014, cette usine produira 55.000 paires de chaussures par an pour atteindre un million d'unité à partir de 2015 et deux millions à moyen terme, avec un chiffre d'affaires de près de deux milliards de dinars. Pas moins de 460 nouveaux postes d'emplois seront créés. Vers la réouverture des magasins Districh et Enaditex Pour assurer la distribution de cette gamme destinée exclusivement à la classe moyenne, il serait question de rouvrir les anciens magasins Districh et Enaditex. Une enveloppe financière est déjà dégagée pour la mise à niveau de ces derniers. M. Abdelhak Saïdani annonce par ailleurs la création d'un centre technique d'accompagnement des entreprises du cuir avec la création prévisionnelle de 150 emplois. Ce centre installé à Chéraga, aura un capital social de 500 millions de dinars détenu à hauteur de 35% par le partenaire espagnol. Les deux parties ont, en outre, convenu d'étudier la possibilité de s'associer dans d'autres usines similaires à l'instar de l'unité de Frenda (Tiaret). Le troisième accord est celui conclu entre la SGP-Gephac et Saica Papers. Il porte sur la récupération de vieux papiers à travers un partenariat entre Tonic Industrie et Gipec et le partenaire espagnol. Ce partenariat permettra d'optimiser l'activité de récupération de vieux papiers en portant sa capacité à 300.000 tonnes par an dans trois ans sur un gisement de 450.000 tonnes. Sur le choix de l'opérateur espagnol, le président du directoire de la SGP-Gephac, Cherif Bounab, dira que « Saica Papers est leader mondial dans l'activité de récupération ». Il estimera que « ce partenariat sera bénéfique pour les deux parties ». Selon lui, « l'Algérie importe tout en matière de papier pour subvenir à ses besoins. La facture est de plus en plus salée ». La signature de ce protocole d'accord est qualifiée « d'excellente chose » par le PDG de Tonic Industrie, Mustapha Merzouk. « Cela nous permettra de procéder à la récupération et de se lancer de manière plus ferme dans le développement de l'industrie du papier. Nous comptons avec cette société introduire l'organisation de la récupération », dira-t-il, confirmant « qu'il y a un gisement important mal exploité de par le contexte environnemental et de par la culture dans notre pays en termes de récupération ». Mais pour que la récupération puisse se développer dans les meilleures conditions, notre interlocuteur préconise « plus d'investissements dans la production du papier ». Il n'a pas manqué d'évoquer le facteur culturel sur lequel « il faudra travailler en impliquant les municipalités, les écoles, les pouvoirs publics pour qu'ils stimulent par des avantages la promotion des micro-entreprises de récupération », a-t-il soutenu. Il estimera que « nous avons un gisement de 500.000 tonnes, dont à peine 5.000 tonnes sont récupérées ». Le PDG de Tonic Industrie soutient que les compétences existent au niveau de son entreprise pour repositionner celle-ci « à condition de remettre tout le monde au travail et le mener d'une manière ordonnée et surtout se fixer des objectifs ».