En réalité, « Un printemps arabe » est une somme d'enquêtes, de reportages au niveau de huit pays, l'Egypte, l'Arabie Saoudite, le Koweït, le Liban, la Syrie, la Jordanie, l'Irak et la Turquie. Benoîst-Méchin a parcouru des milliers de kilomètres, sillonnant le Proche-Orient et se rapprochant autant des princes, des gouvernants que des paysans de cette partie de la planète. Il faut savoir que le livre en question est composé de huit chapitres dans lesquels le journaliste, armé de son expérience d'homme politique, a consigné, rapporté, observé les mentalités, les comportements, les modes de vie sociaux, culturels et religieux pour donner corps à un ouvrage de référence dans les années 50 et repris actuellement, puisque réédité depuis 2010. Entre autres parties qui composent le chapitre consacré à l'Egypte, on peut citer « le Caire, carrefour des peuples afro-asiatiques ». « Les conséquences de Port Saïd » et « Cette gloire que fut Memphis ». Concernant l'Arabie Saoudite, on retient les volets « Rayonnement des villes saintes ». « Le sabre et la justice », et « Rencontre avec le désert ». Parmi les points essentiels concernant le Koweït et le Liban, on relève successivement les thèmes « Remous dans l'empire du pétrole ». « Au confluent de l'or jaune et de l'or noir ». « Crésus au pouvoir », « La douceur latine » et « Où sont les neiges d'antan ? ». Au niveau des éléments sélectionnés concernant la Syrie et la Jordanie on cite « Quand Damas en délire fête la résurrection de l'Empire de Saladin. « Jérusalem crucifiée ». « La terre deux fois promise et Muhadjirin. » Enfin aux chapitres VII et VIII, on relève les sujets « Irak Petroleum » « Crépuscule à Babylone ». « Audience chez le roi Fayçal II ». « Le bouclier de l'Occident » et « Les remparts de Byzance ». Durant son périple de 4 mois, Benoîst-Méchin a eu le temps de forger ses idées sur la région proche-orientale, partie stratégique à l'échelle planétaire. « Prémonitoire » ont écrit les analystes politiques, restituant l'analyse de Benoîst-Méchin dans le contexte actuel. Il y a lieu de rapporter cette phrase de l'auteur témoignant de la vision de l'homme politique : « Le monde se transforme plus rapidement qu'on ne le croit et rejette, comme des épaves, tous ceux qui ne se transforment pas au même rythme que lui. » Dans son préliminaire, l'auteur décrira comme suit l'impact de cette enquête sur son existence, déterminant sa prise de conscience : « Voir défiler devant ses yeux des villes et des déserts, des oasis et des forêts, des sables et des cimes couvertes de neige ; flâner parmi les vestiges des civilisations les plus antiques et voir surgir les réalisations les flux stupéfiantes du monde contemporain ; connaître le tumulte des places publiques, le cliquetis des armes dans les palais royaux et le bruissement des sources au fond des palmeraies, sans doute est-ce là ce qu'on appelle « voyager »... J'ai entendu la voix des millénaires et le cri des instants ; j'ai connu le battement d'ailes de l'éternité et la seconde où une tête se détache d'un tronc sous le sabre du bourreau ; j'ai connu enfin le silence du désert, où tout s'abolit. Les quatre mois que j'ai passés en Orient ne m'ont pas seulement beaucoup appris sur le monde arabe et sur l'Islam. Ils m'ont amené à m'interroger sur moi-même, sur mon pays, sur cette civilisation occidentale dont j'étais un des héritiers. A ce titre, tout ce que j'ai vu et entendu, observé et enregistré a fait de ce voyage bien autre chose qu'une enquête politique ou une tentative de dépaysement... Il faut s'incliner devant l'évidence : le monde se transforme plus rapidement qu'on ne le croit et rejette comme des épaves tous ceux qui ne se transforment pas au même rythme que lui. ... Mais, comme l'a écrit le Prophète (QSSSL) : « Rien de plus méprisable que ceux qui savent et ne disent pas, si ce n'est ceux qui disent et ne font pas. »