Un réseau international spécialisé dans la contrefaçon de sceaux de l'Etat vient de tomber et un lot important de cachets humides saisi. Il s'agit d'un véritable « consulat » parallèle, car des cachets et documents français falsifiés ont été saisis ainsi que des sceaux de l'Etat portant l'inscription des ministères de la Justice et de l'Intérieur. Selon la cellule de communication de la GN, cette affaire fait suite aux investigations menées par la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'Annaba au sujet de la saisie des sceaux de l'Etat contrefaits, dans un local commercial de jouets d'enfants, exploité par un commerçant toujours en fuite. Agissant sur renseignements, les enquêteurs ont interpellé, au niveau de la cité 5-juillet, l'un des mis en cause identifié. Il s'agit du nommé K. M., 28 ans, entrepreneur, demeurant à Annaba, qui était en possession de quatre cartes d'identité française falsifiées. La perquisition de son domicile a permis la saisie d'un lot important de documents falsifiés, dont des extraits de naissance français, une copie de certificat de nationalité française au nom d'un Algérien et deux copies de reconnaissance de mariage françaises pour deux personnes. La falsification se fait en France par un Tunisien Interrogé, le mis en cause a déclaré aux enquêteurs que ces documents ont été falsifiés en France par un Tunisien, au profit d'un Algérien, qui l'a chargé de les introduire en Algérie via son pays. Le mis en cause a été présenté devant le procureur de la République près le tribunal d'Annaba qui l'a placé sous mandat de dépôt. Selon la même source, suite à l'arrestation de l'entrepreneur, un appel téléphonique est parvenu à la section de recherches d'Annaba, de la part d'une jeune fille, se disant être l'amie de K. M., pour informer les gendarmes que ce dernier lui avait confié, avant son arrestation, un sac contenant des cachets contrefaits et des documents falsifiés, qu'elle a abandonné au niveau d'une mosquée en construction à la cité Sidi Achour, commune d'Annaba. Les recherches enclenchées se sont soldées par la récupération d'un sac en plastique de couleur rouge, contenant, notamment, deux passeports français, vingt et une copies de certificat de nationalité algérienne vierges, portant le cachet du tribunal d'Annaba. Dans le lot de documents saisis, il y avait également vingt imprimés vierges de cessation de recherche, portant le cachet du tribunal d'Annaba, dix imprimés du casier judiciaire (B3), portant les deux cachets du greffier et du procureur adjoint. Dans la même affaire, les enquêteurs ont saisi 10 cachets portant les inscriptions Cour et tribunal d'Annaba, wilaya et daïras d'Annaba et El Bouni ainsi que le cachet de l'état civil de la commune d'Annaba et un autre cachet du ministère de l'Intérieur. Ce réseau alimentait les bandes criminelles à l'Est du pays et même à l'étranger. « Les documents administratifs de l'Etat peuvent être à la portée de tous, des terroristes, des narcotrafiquants. Il suffit de payer pour se les procurer », a expliqué un enquêteur. Annaba, plaque tournante du faux Les services de la GN ne sont pas à leur première enquête dans cette wilaya. Un réseau national y a été déjà démantelé. De faux cachets et sceaux officiels de différentes administrations avaient été saisis. Le réseau avait alors procédé à la contrefaçon de différentes griffes de plusieurs personnes. Plus de 40 sceaux falsifiés ont été récupérés, dont des sceaux du ministère de la Justice, de la Cour d'Annaba, de la Sûreté de la wilaya d'Annaba. Les perquisitions effectuées dans les domiciles des nommés A. Y. etT. D., membres du réseau au centre ville d'Annaba, ont abouti à la saisie, dans le domicile du premier, d'un lot important de documents administratifs et officiels falsifiés, tels que des permis de conduire, des passeports et onze certificats médicaux vierges de l'hôpital d'Annaba, falsifiés. Le réseau activait, notamment, à Annaba, Constantine, Béjaia, Tizi Ouzou, Sétif, Oran et El Tarf.