La décision d'arrêter le seuil des cours qui devraient figurer au Baccalauréat n'a pas convaincu les syndicats autonomes du secteur. Le chargé de communication du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), Abdelkrim Aït Hamouda, regrette que l'action des élèves soit devenue une tradition. Pour lui, il n'y a aucune raison pour le ministère de l'Education de procéder, cette année, à la limitation des cours pour le BAC. « L'année scolaire se déroule dans les meilleurs conditions. Nous sommes contre cette façon de faire. Nous avons la conviction que le ministre est mal conseillé. Il y va de la crédibilité du baccalauréat », dit-il. Notre interlocuteur n'écarte pas la complicité des parents qui veulent à tout prix la réussite de leurs enfants quitte à être évalués à 50% du programme. Même son de cloche chez le chargé de la communication du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique(Cnapest), Messaoud Boudiba. Celui-ci affirme que le problème dépasse de loin le cadre pédagogique. Il soutient que la limitation des cours est devenue aux yeux des élèves un « droit acquis ». Pour lui, la décision du département de Baba Ahmed d'arrêter le seuil des cours est « inacceptable ». Le chargé de communication du Cnapest a indiqué que les élèves n'ont aucun « argument convaincant » pour revendiquer cette année la limitation des cours. Il n'a pas écarté la possibilité de voir cette revendication maintenue même après l'allègement des programmes. Pour lui, si allègement il y a, il ne devra pas se faire à n'importe quel prix. Aussi, le ministère doit consulter tous les concernés : enseignants, pédagogues, élèves, inspecteurs et parents d'élèves. Le Cnapest a affirmé que le travail de sensibilisation ne changera point la réaction des élèves, « devenue une tradition ». Pis, Messaoud Boudiba craint que le mécontentement des élèves des classes terminales entraine dans son sillage d'autres élèves des cycles moyen et primaire. Le ministère se doit de prendre des décisions « fermes » et « claires » pour en finir définitivement avec cette question. Il a ajouté qu'il est temps d'accélérer le processus de formation des enseignants pour qu'ils puissent maîtriser le programme et enseigner d'une manière souple à même de faciliter l'assimilation aux élèves. Il regrette que dans le passé le ministère n'ait pas pris le soin d'impliquer les enseignants dans les décisions ayant trait à la pédagogie, à l'image de cette question de limitation des cours. Le secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Idir Achour, estime, enfin, que la meilleure et unique solution réside dans l'allègement du programme. Notre interlocuteur s'est dit contre l'idée de limiter les cours. Il soutient, pour justifier sa prise de position, par le fait que les élèves ne seront évalués qu'à hauteur de 60% du programme dispensé.