Les mis en cause dans cette affaire seront jugés en février prochain par le tribunal criminel près la Cour d'Alger. Le dossier a été confié au magistrat, Omar Benkharchi. Selon le dossier de l'affaire, le réseau a été démantelé suite à son infiltration par une policière. Un médecin, qui pratiquait l'avortement clandestin, en serait l'auteur principal. Ce dernier, médecin généraliste, exerçait dans son cabinet à Aïn Taya, à l'est de la capitale. Mais l'enquête a dévoilé sa véritable « activité ». En effet, le mis en cause proposait aux filles célibataires une prise en charge dans son cabinet jusqu'à l'accouchement, d'autant que la plupart sont issues de l'intérieur du pays. Les policiers ont découvert dans son cabinet une arrière-chambre destinée à ces « patientes ». Après l'accouchement, elles sont obligées, selon leurs témoignages devant les enquêteurs, de se désister du bébé. Et ce n'est pas tout ; le désistement se fait chez un notaire, en contrepartie d'une somme allant jusqu'à 20 millions de centimes. Les bébés sont, par la suite, confiés à une nourrice résidant non loin du cabinet médical. Cette dernière avait déclaré aux enquêteurs qu'elle s'est occupée de plus de 25 bébés durant dix années. L'enquête a révélé aussi que ce médecin, avec la complicité de deux notaires de Bachdjerrah et Hussein Dey, procurait des documents d'adoption pour des émigrés, des Français d'origine algérienne, et même des Français. Parmi eux, la dénommée Moza Alfonso Dania poursuivie dans cette affaire. Elle serait l'intermédiaire entre le médecin et un réseau activant en France. Le médecin serait derrière le déplacement de près de 20 bébés à l'étranger. Les enquêteurs ont saisi 12 documents d'adoption. Les investigations dans cette affaire ont duré plus d'une année. Au total, ce sont 14 personnes qui seront jugées dont sept femmes. Parmi elles, la sœur du médecin, la nourrice et des mères célibataires « vendeuses » de bébés. L'enquête a révélé que le médecin faisait aussi délivrer des certificats de virginité, après avoir « recousu » l'hymen des filles, moyennant des sommes d'argent. Certaines étaient mineures au moment des faits, d'autres étudiantes, fonctionnaires ou femmes au foyer.