« C'est un véritable héros'', s'exclament tous ceux que l'on approche, dans une tentative d'apprendre davantage sur cette victime, morte sous les balles assassines des hordes terroristes. ''En refusant d'ouvrir le portail de la base de vie de Tiguentourine et en enclenchant l'alarme, Amine a tout simplement faussé les calculs des assaillants qui comptaient sur l'effet-surprise pour accomplir leur sinistre besogne'', explique à l'APS un habitant. ''Le chahid Amine, par son geste héroïque, a sauvé la vie de centaines de personnes et évité la destruction d'une installation industrielle vitale pour l'économie nationale'', lance, un autre jeune, emmitouflé dans une épaisse kéchabia qui le protège du froid sévissant dans cette région des hauts plateaux. En dépit de la douleur et du poids de la difficile épreuve qu'il traverse, Hadj Saâd Lahmar, père de la victime, continue de recevoir dignement, dans l'humble maison familiale, tous ceux qui viennent lui présenter leurs condoléances. ''Ils ont assassiné mon fils. Mais, il est mort en homme, debout, assumant son devoir, jusqu'à son dernier souffle'', ne cesse-t-il de répondre à tous ceux qui viennent lui faire part de leur affliction. ''Ma famille est fière du sacrifice de notre enfant. Depuis sa tendre enfance, il s'est toujours montré volontaire, généreux, courageux et aimant son prochain'', a ajouté le vieil homme, qui a rappelé également que le défunt se distinguait par une intelligence précoce. ''A douze ans, il a appris la moitié du Livre Saint et psalmodiait avec une voix remarquable les versets du Coran'', a-t-il précisé. Hadj Saâd Lahmar s'est dit ''très touché'' par les efforts déployés par les responsables du Groupe Sonatrach qui ont facilité l'acheminement par avion de la dépouille mortelle d'In Amenas jusqu'à l'aéroport de Aïn Bouchekif de Tiaret, pour être inhumée dans la ville qui l'a vu naître. Pour sa part, la mère du défunt est encore en état de choc. D'une voix cassée et faible, elle a arrive difficilement à articuler quelques phrases, les yeux noyés de larmes. ''Je n'arrive pas à croire que mon fils a été tué. Nous avons discuté, de choses et d'autres, au téléphone quelques heures auparavant. Puis la nouvelle est tombée comme un couperet, ce maudit mercredi matin. Je n'arrive toujours pas à admettre que mon fils a été assassiné'', précise-t-elle, considérant que ''Mohamed Amine n'a fait que son devoir'' et que ''nul ne peut échapper à la volonté de Dieu ''. Houari, frère du héros de Tiguentourine, n'arrive pas à effacer les souvenirs partagés avec Mohamed Amine, qui vivait sous le toit familial. ''Il avait 32 ans et partageait le même toit familial. Il avait déposait, il y a quelques années, un dossier au niveau de la daïra de Mahdia pour bénéficier d'un logement social", a-t-il souligné. Houari n'hésite pas également à souligner le geste héroïque de son frère. ''Tous les travailleurs du site gazier sont unanimes à dire que sans le sacrifice de mon jeune frère et son courage en affrontant les terroristes, les conséquences auraient été désastreuses en vies humaines et en dégâts matériels''. Tous les membres de la famille Lahmar et les habitants de Mahdia considèrent que leur enfant est un symbole parmi tant d'autres de l'Algérie qui résiste et qui lutte contre le terrorisme. ''Mohamed Amine est mort, laissant derrière lui une veuve. Il sera pour nous un exemple à suivre. Sa présence, sa gentillesse et son sourire légendaires nous manquent déjà'', avouera Miloud, un jeune du quartier ''Derb'' qui a accompagné, comme de centaines d'autres personnes, le jeune héros à sa dernière demeure où il repose désormais en paix.