Pas de chauffage dans « ces chambres froides », pour reprendre l'expression d'un enseignant. Selon un enseignant du collège Malek-Bennabi de la Casbah, à Alger, « en ces jours où le thermomètre affiche de basses températures et en l'absence de chauffage, les élèves éprouvent du mal à se concentrer et à suivre les cours ». « Les cas de grippe et de rhume sont plus élevés dans les écoles qui ne sont pas dotées de chauffage », souligne-t-il. Les élèves indiquent qu'ils ne parviennent même pas à « tenir un stylo pour écrire, en raison du froid glacial ». C'est le cas de Younès, Farida et Amel, collégiens. Les filles avouent également qu'elles ont « du mal à se concentrer sur le travail ». Mais tout de même, elles ont trouvé une parade pour se réchauffer : elles ramènent avec elles des thermos de boissons chaudes pour les ingurgiter entre les cours, leur permettant de se réchauffer un tant soit peu. Les mêmes plaintes ont été soulevées au niveau du collège Bencheneb dans la même circonscription. Une parente affirme que certains élèves sont tombés malades, alors que d'autres préfèrent tout simplement s'absenter. « Où sont passées les promesses des responsables ? », s'interroge-t-elle. Elle affirme que le directeur de l'établissement avait tranquillisé les parents en promettant de réparer le chauffage central, « mais rien n'a été fait dans ce sens ». Les poêles font partie du décor et l'utilisation des résistances sont souvent à l'origine des coupures électriques et de courts-circuits. Devant le portail de l'école primaire Sebti-Mouaki, plusieurs mamans et parents d'élèves, affirment que, selon les dires de leurs enfants, le directeur de l'école fait fonctionner le chauffage central uniquement pendant les vagues de grand froid. Certaines d'entre elles s'insurgent contre le fait que certains enseignants obligent les élèves à enlever leurs capuchons ou bonnets dans les salles. Pour sa part, Ahmed Khaled, président de l'Union nationale des associations des parents d'élèves (UNPAE) déplore le fait que des élèves n'assistent pas aux cours en raison de cette situation et ce, sur l'ensemble d territoire national. « Près de 40% des établissements scolaires sont dépourvus de chauffage », a-t-il indiqué. Selon ses dires, « la plus grande partie des ces établissement se trouve dans des communes plus ou moins pauvres, à l'exemple de Tasala El Merdja, Bourouba, Mehalma, Bouzaréah... ». M. Khaled a fait savoir que la majorité des ces établissement sont dotés de chauffage mais, « en raison du manque d'entretien, ces appareils de chauffage tombent souvent en panne ». Le problème est beaucoup plus ressenti dans les agglomérations de l'intérieur du pays, selon notre interlocuteur, qui affirme que « les élèves de plusieurs wilayas comme Aïn Defla, Tiaret, Médéa, Djelfa, M'Sila, Sétif et Chlef sont les plus touchées par ce problème de chauffage ». M. Khaled a fait remarquer que cette situation est derrière le taux élevé « d'absentéisme ». Des parents ne veulent pas envoyer leurs enfants à l'école en hiver en raison du froid qui sévit dans les classes. « Il y a eu même des mouvements de grève dans plusieurs établissements et des élèves dans la wilaya de Sétif sont montés au créneau et sont même sortis bloquer les routes ». Le président de l'UNAPAE lance un appel au ministère de l'Education pour dligenter une enquête pour faire la lumière sur l'absence de chauffage dans les établissements scolaires. Nous avons contacté certains présidents d'APC, mais seul celui d'Alger-Centre a répondu à notre demande. M. Bettache Hakim a indiqué que « tous les établissements scolaires d'Alger Centre sont dotés de chauffage. Et s'il existe une école qui n'a pas de chauffage, sachez que c'est à cause des opérations de rénovation », a-t-il indiqué. Nos tentatives d'obtenir plus de précisions auprès des directeurs de ces établissements sont restées vaines.