Le transport scolaire est presque inexistant, le chauffage est défectueux ou jamais installé et les classes sont surchargées. Trois mois après la rentrée des classes, les problèmes que connaissent les élèves ne sont toujours pas résolus. Les parents sont éprouvés par cette situation qui ne change pas malgré leurs appels incessants. «On a dû batailler ferme pour avoir l'école pour nos enfants. Mais même avec des classes, ils ne disposent pas du chauffage. L'état de santé des enfants s'en ressent gravement», s'indigne un résidant du site AADL de Ouled Fayet, sur les hauteurs d'Alger. Même indignation des parents au site AADL de Sebbala (El Achour). «Les élèves sont libérés plus tôt que prévu en raison des coupures d'électricité», regrette une enseignant qui trouve que le nouveau site d'habitations, comme plusieurs autres à travers les communes d'Alger, ne dispose pas des équipements nécessaires ou carrément d'infrastructures scolaires. «N'aurait-il pas fallu penser à construire les écoles et bien les doter en même temps que la cité ?», relèvent, à raison, les résidants des nouvelles cités. «Les élèves du CEM, du lycée des Vergers et de Zonca à Birkhadem sont désemparés en raison du manque de transport. Les filles sortent le soir à 17h30 et ne trouvent pas facilement des bus pour rentrer chez elles. Les parents n'ont jamais vu les bus de la solidarité dont le siège se trouve pourtant à 200 mètres de l'établissement scolaire», se désole Rouani Djemal, syndicaliste de l'éducation. La situation, dénoncée par les parents et les enseignants, est plus désastreuse dans les communes rattachées «nouvellement» à Alger. «Les élèves des haouchs enclavés de Baraki viennent à pied. Ils parcourent une distance de 10 km à l'aller comme au retour, pour arriver agacés au collège de Bentalha. La vie des écoliers est dure, surtout en hiver. D'ailleurs, les moins coriaces ou les plus laxistes préfèrent s'absenter plusieurs jours», s'indigne le gardien d'un collège de la cité des 700-Logts de Bentalha, qui voit arriver, chaque matin, une cohorte d'enfants haletants sous la charge et les bottines alourdies par la gadoue. Le président de l'Union des associations des parents d'élèves, Ahmed Khaled, tire sonnette d'alarme : «La situation est désolante à l'ouest d'Alger qui accueille les nouveaux résidants venus du Centre et de l'est de la capitale relogés. Les élèves s'entassent à 60 dans une seule classe.Le transport scolaire est presque inexistant, le chauffage est défectueux ou jamais installé et les classes sont surchargées. Les régions déshérités comme Souidania, Saoula, Tassala el Mardja, Birtouta ou Baba Hassen sont les moins bien loties.» Selon les chiffres de la direction du logement, 28 315 places pédagogiques sont disponibles dans les nouveaux sites. «Ce chiffre reste insuffisant», lâche le représentant des parents d'élèves. Selon notre interlocuteur, le ministère de la Solidarité est «absent». «Je n'ai jamais vu de bus ''tadhamoun''. Le ministère des Transports aurait pu s'impliquer et aider les jeunes à monter des coopératives, dans le cadre de l'ANSEJ», suggère le président de l'Union.L'APW d'Alger, notons-le, consacre la session ordinaire d'aujourd'hui et de demain aux différents sujets liés aux cantines scolaires et au chauffage au niveau des établissements scolaires.