Les faits de cette affaire, qui avait défrayé la chronique au sein de la population de ce quartier populaire du centre-ville se sont produits quelques jours après l'Aïd El Fitr, plus exactement dans la nuit du 12 au 13 octobre 2011, aux environs de minuit. La victime, qui avait pour habitude d'inviter ses amis à des soirées bien arrosées à son studio - une buanderie aménagée sur la terrasse d'un immeuble - commençait à fréquenter l'accusé, Kad El Oûd, âgé 27 ans, militaire, originaire de la wilaya de Souk Ahras, qu'il avait connu par l'intermédiaire d'un ami, un certain M. Akacha, lui aussi militaire. Un lien d'amitié s'est noué entre les deux hommes. Cette nuit-là, l'auteur du forfait s'était rendu chez la victime et à la suite d'une violente dispute, l'irréparable se produit. Les deux hommes étaient ivres et en voulant riposter à l'assaut de Chawki, son assaillant lui porta deux coups de couteau au niveau de l'épaule et de l'abdomen. Une fois son forfait accompli, le criminel a pris tranquillement le soin, sans le moindre souci, de signaler les faits aux services de la sûreté urbaine leur signifiant avoir blessé superficiellement et involontairement la victime au niveau de l'abdomen. Il a ajouté, dans sa déposition, avoir agi en légitime défense en désarmant la victime qui aurait tenté de l'agresser à l'aide du couteau en question. Ce scénario monté de toutes pièces n'aura pas convaincu les enquêteurs de la police judiciaire et encore moins ceux de la Gendarmerie nationale. L'accusé, dans sa déposition, avait même expliqué que la victime aurait tenté d'abuser sexuellement d'elle après l'avoir ligotée à l'aide d'un câble électrique. Une thèse que les enquêteurs ont tout de suite rejetée. Lors du procès, le mis en cause a déclaré au juge : « Après le départ de notre ami Mustapha (Akacha), le défunt a tenté de m'attaquer avec un couteau. C'est en voulant éviter le coup que je l'ai repoussé avec force ; il est tombé sur l'arme ; après cela j'ai quitté les lieux ». Or le rapport du médecin légiste confirme que la victime a bel et bien reçu un coup de couteau violent au niveau du muscle dorsal, ainsi que d'autres coups dans différentes parties du corps. De plus, les quatre témoins appelés à la barre, questionnés par les magistrats, ont unanimement déclaré que le gardien de parking avait un comportement des plus exemplaires avec tout le monde, et que les accusations de l'auteur du crime étaient fausses. Le procureur général a requis la peine capitale pour l'accusé. Quant au ministère public, il a retenu, au cours de ce procès, la préméditation du crime commis sans aucun scrupules tandis que les avocats de la défense ont expliqué que le dossier de l'enquête manque de beaucoup d'éléments prouvant l'implication de leur client et ils regrettaient l'absence du témoin principal, en l'occurrence M. Akacha. Après délibérations, le président du tribunal a confirmé la culpabilité du mis en cause en le condamnant à la prison à perpétuité pour meurtre avec préméditation.