Il se consacrera à cette fonction de contrôleur durant dix mois, entre 1957 et 1958. Il sera promu cette année par Houari Boumédiène et devint secrétaire administratif au sein du poste de commandement de la Wilaya Le parcours de Abdelaziz Bouteflika qui brigue un troisième mandat se confond avec l'histoire du pays. Sa famille est originaire de Tlemcen, il est né à Oujda en mars 1937. Durant la guerre de libération avec le Rif voisin, elle a été la base arrière de l'ALN. Lycéen, il vivait au rythme des échos de la guerre de libération et répond à l'appel du 19 Mai 1956. Il rejoint alors l'Armée des frontières au Maroc à l'âge de 19 ans. Il fit son instruction militaire à l'École des cadres de l'ALN de Dar El Kebdani près de Nador. Il en sort «contrôleur» pour la direction de la Wilaya V dirigée par Boussouf. Sa tâche consistait au début à plaider la cause de l'ALN auprès des populations rurales. Il se consacrera à cette fonction de contrôleur durant dix mois, entre 1957 et 1958. Il sera promu cette année par Houari Boumédiène et devint secrétaire administratif au sein du poste de commandement de la Wilaya. Il sera dès lors avec Kaid Ahmed, Ali Mendjeli et Chérif Belkacem notamment un proche de Mohamed Boukharouba. La mort de ce dernier en décembre 1978 fit de lui l'un de ses successeurs pressentis. L'oraison funèbre fort émouvante qu'il prononça au cimetière d'El Alia marqua les esprits. Surnommé « Abdelkader El Mali » après qu'il eut été affecté aux frontières méridionales du pays, il rend visite alors qu'il était déjà capitaine aux cinq dirigeants du FLN emprisonnés à Aulnoy . A l'indépendance, il est nommé par Ahmed Benbella le plus jeune ministre de la Jeunesse et des Sports. Le poste lui échut à la formation du premier gouvernement de l'Algérie indépendante en Septembre 1962. Successeur de Khemisti aux Affaires étrangères en 1963, il dirigera la diplomatie algérienne jusque la mort de Boumediene. C'était alors un diplomate chevronné et connu dans toutes les arènes. L'Algérie vivait alors ses moments de gloire et Bouteflika soutenait avec brio les luttes de libération aux quatre coins du monde et la revendication d'un ordre mondial économique plus juste. Le chef de l'Etat actuel maîtrisait à la perfection le français et l'arabe. Avec d'autres figures proches de Boumedienne comme Belaid Abdeslam ou Sid Ahmed Ghozali, il tombera en disgrâce sous l'ère de Chadli. Il est même exclu du comité central du FLN en 1981. Il entrera dans une longue période de discrétion jusqu' à la signature d'un appel au lendemain des événements d'Octobre 1988. Vu sa forte personnalité et ses connaissances des arcanes du pouvoir, Bouteflika sera sollicité en 1994 pour diriger le pays. Khaled Nezzar relate dans ses écrits cette période. Il faudra attendre 1999 pour qu'il soit élu au terme des secondes élections pluralistes. Depuis dix ans, il s'est astreint à éteindre les feux de la fitna qui a menacé les fondements de la nation, causé des milliers de victimes et détruit beaucoup d‘infrastructures économiques. Le rétablissement de la paix fut toujours sa priorité avant de songer à rebâtir l'économie. C'est ce bilan qui sera sa meilleure carte de visite durant la campagne qui s'ouvre demain. Il sera à Batna, aux pieds monts des Aurès, choix qui n'est sans doute pas fortuit pour un homme qui a toujours voulu établir un lien entre les héros d'hier et les bâtisseurs d'aujourd'hui. H. Rachid.