Le Syndicat national autonome de la fonction publique (Snapap) s'est officiellement prononcé, hier, pour l'organisation d'une grève nationale de trois jours (18 au 20 février). Pour les dirigeants de cette organisation syndicale, c'est le seul moyen pour se faire entendre. « Nous avons soumis notre plate-forme de revendications en juin 2012 mais nos doléances sont restées sans réponse », a confié, hier, le SG du Snapap, Belkacem Felfoul, lors d'une conférence de presse à Alger. Certes, dit-il, nous avons été reçus par les Directions centrales du Premier ministère et du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, « mais ils nous ont fait savoir que les pouvoirs publics ne peuvent se permettre des augmentations salariales au profit des travailleurs car cela gonflerait encore plus le taux de l'inflation », souligne-t-il. Pour M. Felfoul, ce manque de réaction de la part des uns et des autres a poussé le Snapap à lancer cet appel à la grève. Le syndicaliste pronostique la paralysie de l'ensemble de l'administration de 36 secteurs de la fonction publique. « Si, à l'élaboration de chaque statut particulier des corps communs, on faisait appel à nous, il n'y aurait pas eu autant de lacunes dans ces statuts et nous n'aurions pas réclamé leur révision », affirme-t-il. Parmi les revendications, figurent la révision des statuts particuliers des différents corps communs, des ouvriers professionnels et des chauffeurs de taxi ainsi que le régime indemnitaire avec effet rétroactif à partir de 2008. Autres doléances : la revalorisation de la prime de rendement à 40% pour l'ensemble des corps communs et les ouvriers professionnels au lieu de 20% actuellement et le déroulement de carrière, une revendication sur laquelle le Snapap insiste d'une façon particulière. « Les techniciens supérieurs ou encore les secrétaires, par exemple, ne connaissent aucune évolution durant leur carrière. Dans ce contexte, il y a beaucoup de lacunes dans les statuts particuliers. Ce que nous voulons, c'est que les travailleurs soient promus automatiquement tous les dix ans », explique-t-il. M. Felfoul précise que si, au bout de ces trois jours de grève, les revendications resteraient sans échos, le Snapap envisagerait un débrayage illimité.