Photo: Slimene SA. Malgré un accord d'association censé les booster largement, à des conditions d'accès préférentiel, les exportations algériennes hors hydrocarbures n'arrivent pas à atteindre le volume souhaité. Selon une étude de 13 pages publiée par l'agence de promotion des exportations Algex, et faisant le bilan chiffré du premier semestre 2009, une baisse de près de 60 % des exportations algériennes vers les pays d'Europe est constatée. Ce qui conditionne tout le programme de relance des exportations des hydrocarbures à qui on assigne un volume de 2 milliards de dollars. Pourquoi l'Europe, tout simplement parce que cette zone absorbe près de 60% des exportations. En effet, la zone Union européenne est prépondérante dans nos échanges (57,2% durant le premier semestre 2009 contre 64% à la même période de l'année 2008 ), comparée aux autres zones que sont l'Asie 7,72 % , l'Amérique Latine 0,80 %, l'Amérique du nord 7,66 %, l'Afrique (hors pays arabes) 5,25%, le reste des pays d'Europe (hors UE) 11,86%, pays arabes (hors UMA) 5,04% UMA 4,49 %. Si la baisse des exportations est liée à la crise d'une manière générale, ce qui inquiète le plus aujourd'hui, c'est la baisse des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'Union européenne. Celles-ci ont enregistré durant la période de janvier à juillet 2009 une diminution de près de 60% (58,5% plus exactement) par rapport à la même période de 2008. En effet, les exportations ont atteint, en dehors des hydrocarbures, 288,87 millions USD durant le premier semestre 2009 contre 696,05 millions USD durant la période correspondante en 2008, L'Algérie exporte vers l'Italie, l'Espagne, la France, des produits agricoles, des produits manufacturés, des médicaments, du liège …. Les produits agricoles et agricoles transformés ont représenté 4,80 % du total des exportations, il s'agit des dattes, du beurre de cacao, des eaux minérales et gazéifiées, des résidus des corps gras. La note d'Algex observe que les exportations de produits agricoles et agricoles transformés qui bénéficient d'avantages préférentiels avec 0% de droits de douane avec ou sans limitation de quotas, ont enregistré un taux de 57,47 % du total des exportations agricoles et agricoles transformés dont près de 84,44 % sans limitation de quotas. A l'opposé, les produits admis sous contingents demeurent marginaux et à la baisse par rapport à 2008. Les avantages préférentiels ne sont pas tout puisqu'on note que les exportations de produits agricoles et agricoles transformés n'ayant pas bénéficié d'avantages préférentiels (42,53 % des exportations agricoles vers l'UE) enregistrent eux aussi une progression de 76,16 % par rapport à la même période 2008 (5,83 millions US pour le premier semestre 2008 et 10,27 millions $US pour la même période 2009). Pour les produits agricoles transformés, on note que les entreprises algériennes n'ont réussi l'exportation que de 2 produits sous contingents sur les 11 inscrits. La valeur de ces deux produits représente environ 3,2% du total des exportations agricoles transformées bénéficiant d'avantages préférentiels. Il semble que les dispositions de l'accord d'association en tant que stimulant à l'exportation jouent peu dans la dynamisation des exportations algériennes. Les exportations des produits agricoles et agricoles transformés n'ayant pas bénéficié d'avantages préférentiels ont représenté 42,53 % des exportations agricoles vers l'UE, enregistrant une progression de 76,16 % par rapport à la même période 2008 (5,83 millions US pour le premier semestre 2008 et 10,27 millions $US pour la même période 2009) C'est aussi valable pour les produits de la mer dont l'admission en Europe n'est pas soumise à des droits de douane et qui enregistrent une baisse de 51,26% en 2009 par rapport à 2008. D'autre part, les produits industriels qui sont exportés en exonération totale vers l'UE, d'une valeur de 261,26 millions USD, représentant 90,44% des exportations vers la CE ont diminué eux de 60,67 % par rapport au premier semestre 2008. Faisant en mai dernier le bilan de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, des responsables du ministère du Commerce ont relevé un déséquilibre flagrant au profit des entreprises européennes. En effet, l'Algérie a été le grand perdant dans cette affaire, à tel point que des voix se sont élevées pour demander sa révision. Sur un dollar exporté vers l'Europe, l'Algérie en importe pour 20. Entre autres contraintes, on fait référence «aux conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen» qui sont difficiles. Ainsi, on reconnaît volontiers que la faiblesse du volume des exportations algériennes hors hydrocarbures vers ces pays est liée à des conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen des plus restrictives». De plus, si les contingents tarifaires accordés par l'Algérie à l'UE dans le cadre de l'Accord d'association ont été consommés totalement, ce n'est pas le cas de l'Algérie qui n'en a consommé que 6 sur les 41 octroyés par l'UE à des taux très faibles qui ne dépassent pas les 10 %. C'est dire à qui profite réellement l'accord.