La Cisjordanie a de nouveau flambé après l'annonce par le ministre palestinien des prisonniers, Issa Qaraqaë, citant un médecin légiste palestinien qui a participé à l'autopsie avant-hier, d'Arafat Jaradat, que le jeune homme est mort de « tortures ». Hier, à ses funérailles en Cisjordanie, la branche armée du Fatah qui l'a revendiqué comme l'un de ses activistes, a promis de venger sa mort. « Ce crime horrible ne restera pas impuni et nous promettons à l'occupant sioniste une riposte », selon un communiqué distribué par des activistes des Brigades des Martyrs Al-Aqsa. Depuis Ramallah, le président Mahmoud Abbas, a accusé Israël de vouloir délibérément « créer le chaos » dans les territoires palestiniens. « Les Israéliens veulent le chaos, nous le savons, mais nous ne les laisserons pas faire (...). Nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons pas entraîner dans leurs manœuvres malgré leurs tentatives », a-t-il déclaré. « Nous avons perdu Arafat Jaradat qui a été arrêté et est revenu dans un cercueil. On ne peut pas traiter cela à la légère », a estimé M. Abbas qui avait exhorté, mardi dernier, la communauté internationale à intervenir efficacement pour apaiser la situation. Il redoutait la mort de l'un des quatre détenus palestiniens qui observent une grève de la faim de longue durée dans les prisons israéliennes. Mais la mort a touché un autre prisonnier. Il portait le prénom d'« Arafat », ce qui rappelle l'ancien président, décédé dans des conditions douteuses et dont on attend toujours les résultats des prélèvements de sa dépouille mortelle. Les Palestiniens, eux, ne les attendent pas. Ils sont persuadés que Yasser Arafat a été empoisonné. Tout le monde s'attend, par contre, à un grand soulèvement de leur part. M. Abbas est, donc, entre deux feux : celui des siens qui lui demandent de réagir en allant à la Cour pénale internationale et celui des dirigeants israéliens qui lui demandent de ramener le calme à la Cisjordanie. Inquiet, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a eu, hier, « des consultations sur la sécurité » avec son cabinet.