La commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'Homme (CNCPPDH) a organisé, hier à Alger, en collaboration avec le Réseau Algérie, dialogue Sud-Nord, une rencontre sur le dialogue sud-nord de la société civile. Placée sous le thème « Dialogue et jeunesse », la rencontre a vu la participation des personnalités de renom, à l'instar de M. Charles Ferdinand Nothomb, ministre d'Etat belge et président de la Fondation Nord-Sud, et Karim Zeribi, député européen (au nom du parlement européen Commission Maghreb). Mme Taya Yasmina, président du Réseau Algérie, dialogue Sud-Nord, a précisé, dans son allocution, que c'est le comité Algérie pour le dialogue Sud-Nord de la Méditerranée qui a fait adopter cette recommandation dans la déclaration finale du congrès d'Alger tenu en 2006. Par la suite, le Mouvement européen international (MEI) y a souscrit pleinement, notamment depuis septembre dernier, date à laquelle une délégation du Comité Algérie s'est rendue à Bruxelles pour plaider en faveur de l'instauration de la date du 26 février comme journée du dialogue dans le sud et le nord du pourtour méditerranéen. De son côté, Mohamed Bendjedidi, représentant de la CNCPPDH, a relevé l'importance de la société civile dans le développement socio-économique. « Sans la participation de la société civile, les projets entrepris par les politiques sont nécessairement voués à l'échec », estime-t-il. Il souligne le fait que le dialogue Sud-Nord méditerranéen « ne doit pas être appréhendé sur la base des réalités et valeurs dominantes », mais « il doit se fonder sur les valeurs du respect, de l'inter-culturalité et surtout de l'égalité afin que de ce dialogue puisse naître des partenariats bénéfiques aux deux rives ». Le président de la Fondation Nord-Sud, Charles Ferdinand Nothomb, a axé justement son intervention sur les bases du dialogue. Il indique que l'égalité est la base de toutes les actions positives. « Nous somme tous différents, nous n'avons pas les mêmes origines, mais nous faisons partie d'un ensemble et nous vivons tous autour de la Méditerranée », a-t-il souligné. Selon lui, il est impératif de « commencer à considérer les pays du Sud de la Méditerranée comme des partenaires égaux dans le développement de la région méditerranéenne pour la prospérité et la sécurité de tous ». L'orateur indique qu'il faut reconnaître la diversité du Sud et faire un effort pour comprendre et apprécier les différentes cultures ainsi que leur précédente et potentielle contribution au Nord. Afin de changer les stéréotypes existant sur le Sud, les pays du Nord « devraient enseigner à l'école l'histoire, la géographie et la culture de la région du Sud de la Méditerranée », conseille-t-il. Union pour la Méditerranée : les raisons d'un échec Pour Karim Zeribi, « le respect mutuel et durable sont des principes sur lesquels repose le vrai dialogue ». De ce fait, il estime que « le destin de l'Europe est celui de la Méditerranée et le destin du Sud est celui du Nord ». Revenant sur l'échec du projet de l'Union pour la Méditerranée (UPM), le député européen indique que « les initiateurs du projet avaient peur de perdre leur leadership ». L'intervenant a rappelé que « la Déclaration d'Alger adoptée à l'issue du 2e congrès doit demeurer le socle et le produit de base de notre action commune ». Et d'ajouter que cette déclaration est devenue, par la force de sa pertinence, la charte commune de la société civile euro-méditerranéenne. M'uayyad Mehiar, de l'Institut danois des droits de l'Homme, a présenté un cours portant sur le sens du dialogue comme « seule alternative pour trouver des solutions à des questions de l'heure ». Mme G. Günver Turan, présidente du Mouvement européen international et fille du premier ambassadeur turc en Algérie, a appelé à développer les vertus du dialogue au sein des universités. Pour elle, il faut faciliter la mise en place de systèmes de réadmission, réinsertion dans leurs pays d'origine des immigrants en situation irrégulière. « Il faut sortir de la criminalisation de l'immigration illégale », dit-elle. L'Union européenne, pour elle, doit appliquer une politique plus généreuse.