La galerie d'arts Aïcha-Haddad, sise à la rue Didouche-Mourad, a abrité une exposition de graphisme de l'artiste peintre Omar Kara. A travers pas moins de trente tableaux, l'artiste aborde de nombreux thèmes liés à la société dans laquelle il baigne. C'est pourquoi on retrouve une inspiration abondante qui lui permet de mieux percevoir une réalité riche en événements le plus souvent douloureux. A l'image de la femme kabyle qui souffre le martyre dans sa région natale. « J'ai voulu rendre hommage à la femme kabyle parce que celle-ci souffre dans sa montagne contrairement à nous autres qui vivons dans la suffisance qu'offre la capitale. J'ai eu donc une pensée pour elle », déclare-t-il. Dans le même temps, il peint la femme chaouie avec beaucoup d'adresse, puisqu'on retrouve un tableau qui la sanctifie. Il y a aussi le thème « El Herba » qui renseigne sur la fuite en avant de certains, et « El Harga » sujet toujours d'actualité et ô combien sinueux. L'artiste met en évidence certains de nos comportements pour le moins absurde et pour lesquels des solutions idoines existent, pour peu que l'on s'attarde sur les tenants et les aboutissants. Il aborde également le thème du quartier où il habite. « Des enfants de 10 à 11 ans, qui m'ont entouré, m'ont interpellé en ces termes : « Que faites-vous aâmou ? » Je leur ai répondu que je fais un croquis ; ils m'ont, alors, demandé de les peindre. C'est comme cela qu'ils retrouvent leur tête sur mon tableau. Ils s'y reconnaissent », explique-t-il. Sa technique abstraite consiste à peindre noir sur blanc des thèmes en rapport avec son pays, comme il le dit d'ailleurs au cours de notre visite à la galerie. « Mes thèmes abordent ce qui se passe en Algérie. Je ne peux pas rester insensible face à des situations qui interpellent ma conscience de plasticien au fait des choses. N'est-ce pas que mon rôle consiste à mettre le holà sur certaines pratiques désuètes et à faire l'éloge, quand il le faut, des actions entreprises pour le bien-être de la collectivité ? », indique-t-il. Ce faisant, il aborde des pistes diverses comme le théâtre ou encore le volet politique avec notamment les partis et leur course effrénée vers le pouvoir. Sublime. Prochainement, l'artiste accompagnera, avec 52 aquarelles, la collection de contes pour enfants qu'un certain Kaci Hadjar éditera sous forme d'un ouvrage. Omar Kara est un artiste peintre, céramiste, né à Alger. Il fait ses études à l'école supérieure des Beaux-Arts d'Alger. Membre de l'Union nationale des arts plastiques, il participe à des expositions tant en Algérie qu'à l'étranger.