La femme algérienne continue de subir toutes les formes de violence. En 2012, 6 029 d'entre elles ont été victimes d'agressions, selon un rapport, rendu hier, par la cellule de communication de la Gendarmerie nationale, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. « On salue le courage de la femme qui ose déposer plainte même contre son mari et dénonce aussi le harcèlement sexuel dans le milieu professionnel », a indiqué, hier, le responsable de la communication, le Lieutenant-colonel Abdelhamid Kerroud. « Les cas de violence ont été traités sur la base de plaintes déposées par les victimes », précise le rapport. Le plus grand nombre de femmes battues a été enregistré à Alger avec 449 cas, suivi de la wilaya d'Oran avec 426 cas. Mais le plus singulier dans ce rapport, c'est la présence de la violence dans des villes, réputées conservatrices à l'exemple des wilayas de Ghardaïa, Aïn Defla et même à l'extrême sud à Illizi et Tindouf. Près de 6 500 femmes, victimes de violence ont été recensées durant l'année 2012. Ces chiffres sont encore loin de la réalité, puisque les cas portés à la connaissance des services concernés sont ceux liés uniquement aux dépôts de plainte. La violence physique vient en tête avec 64% des cas. Les femmes mariées et les chômeuses sont les plus exposées à cette brutalité. L'année dernière, 2 681 femmes mariées ont subi des violences, caractérisées par des coups et blessures volontaires, suivies des célibataires (2 507) qui ont été, pour la plupart, victimes d'agressions sur la voie publique par un étranger, un voisin, dans le milieu familial ou milieu professionnel. Les femmes veuves sont classées en dernier avec 401 cas seulement. Les femmes chômeuses, par contre, sont les plus exposées à la violence. 64% des victimes sont sans profession, soit 3 726 femmes. Les étudiantes et les fonctionnaires ne sont pas mieux loties avec respectivement 837 et 821 cas. Durant cette même période, 430 employées avaient déposé plainte pour violence. S'agissant du mobile, les agressions sont généralement dues aux problèmes conjugaux et familiaux. D'autres cas sont liés à la violence dans les lieux publics, aux problèmes d'argent et aux agressions sexuelles. DES ETUDIANTES ET DES FEMMES MARIEES VERSENT DANS LA GRANDE CRIMINALITE Si certaines femmes sont victimes d'actes de violence, il n'en demeure pas moins que d'autres en sont auteures. Ainsi, 2 572 femmes ont été présentées par les services de la Gendarmerie nationale devant les tribunaux pour différents délits et crimes, y compris le crime organisé. Annaba vient en tête de liste avec 227 femmes interpellées dont 67 étudiantes, suivie d'Ain Témouchent (141) et El Taref (111). Les femmes sans profession sont les plus impliquées avec 1 772. Les femmes mariées n'en sont pas prémunies, puisqu'elles étaient 986 à être impliquées contre 1 090 célibataires.