L'affaire risque d'aggraver un peu plus les relations entre l'équipe du maire, l'administration dirigée par Nadir Bettein, secrétaire général, et le Drag. Des centaines de travailleurs de l'APC de Constantine avaient observé mercredi dernier un impressionnant sit-in devant l'Hôtel de ville, réclamant la reconnaissance de la commission des œuvres sociales, ainsi que la démission du SG, du Drag et de plusieurs directeurs. Ces derniers sont accusés de dépassements, d'abus de pouvoir, de sanctions injustifiées et de mutations arbitraires. Le nouveau P/APC, Seifeddine Rihani, avait alors reçu des représentants du Snapap et leur a promis de déclencher une vaste enquête. C'est chose faite, puisque, selon nos informations, M. Rihani a réuni samedi matin ses cadres et ses proches collaborateurs et les a chargés de mener une enquête administrative. La décision du maire n'est pas une surprise, compte tenu du climat d'hostilité qui règne entre les deux parties depuis le début du mandat du P/APC. En tout cas, M. Rihani n'a pas caché, à plusieurs reprises, son souhait d'assainir la gestion d'une administration vieille de plusieurs mandats et qui est de plus en plus contestée par les employés de la commune. La colère des employés affiliés au Snapap est une aubaine pour le maire et son équipe qui peuvent désormais s'appuyer sur plus de la moitié des travailleurs. L'animosité qui sépare les élus et les cadres de l'administration est apparue au lendemain de l'installation de la nouvelle assemblée. Selon nos informations, le maire n'apprécie guère la manière avec laquelle le SG dirige d'une main de fer l'administration. Plusieurs directeurs de commission sont également visés par l'enquête, surtout ceux qui cumulent les mandats, et qu'on soupçonne de mauvaise gestion. Lors de sa journée de protestation, le Snapap, fort de sa représentativité au sein des employés, a cité nommément le Drag, le SG ainsi que les directeurs pour dénoncer leur politique, surtout en ce qui concerne la gestion de la commission des œuvres sociales. En effet, cette commission adoptée en septembre 2012, et tenue en présence d'un huissier de justice, est gelée depuis des mois : « Les comptes sont bloqués par l'administration de la commune à cause des tiraillements qui existent entre les élus mais aussi en raison de l'écartement de l'ancienne commission gérée par l'UGTA qui n'a pas encore rendu les bilans moral et financier. Résultat : les dossiers des œuvres sociales de l'APC sont bloqués depuis plus d'une année à la Drag », nous confie un membre du Snapap. Les syndicalistes envisageraient de récupérer ladite commission et d'exiger, par la même occasion, que les anciens gestionnaires rendent des comptes à l'APC. Le Snapap réclame enfin la relance des négociations au sujet de la plateforme des revendications socio-professionnelles consacrée à certaines catégories de travailleurs, une plateforme gelée depuis 2011.