L'ouvrage illustré et scindé en trois chapitres raconte, tout d'abord, un massacre perpétré durant la guerre de Libération nationale où la France coloniale a violé la Convention relative au traitement des prisonniers de guerre. Ecrire l'histoire est un acte que chaque être doué d'intelligence et de bon sens peut honorer, pour entretenir la mémoire collective et marquer de son empreinte l'époque dans laquelle il vit. Dans notre pays si vaste par son étendue et si grand par son histoire, le plus souvent racontée par d'autres, la notion d'écrire relève plus d'une nécessité impérieuse de faire connaître l'histoire que d'un acte savamment réfléchi, même si les deux peuvent aller de pair. C'est dire le besoin qui se fait ressentir à chaque coin et recoin de cette Algérie. A commencer par la localité de Sebdou située à quelques encablures de Tlemcen. Celle-ci vient de sortir de l'anonymat à la faveur de la parution aux éditions Timgadiffusion de l'ouvrage « Les 17 assassinés » de notre confrère Mohamed Medjahdi. L'auteur s'est appuyé sur les révélations inédites de Si Ahmed Bekhti, unique rescapé du massacre du 24 novembre 1961, pour témoigner d'un drame qui a endeuillé la population locale. Impossible donc de ne pas s'intéresser à cette violente action militaire, à ce génocide perpétré dans la cité où réside celui qui a immortalisé l'événement. « A défaut d'une stèle en souvenir des victimes de ce crime de guerre, ce récit se veut un hommage à leur mémoire », affirme-t-il. Le second chapitre de l'ouvrage est entièrement dédié à l'Emir Abdelkader qui possède un moulin dans la région de Sebdou. L'auteur tente de démontrer la grandeur de cet homme si attaché à l'Islam et si ouvert aux sciences et au savoir. C'est pourquoi il relate de manière succincte son parcours de combattant aguerri (1832-1844) avec notamment la signature de deux traités « Desmichels » et « Tafna » qui consolidèrent son autorité sur l'ouest du pays plus particulièrement, avant de signer sa reddition au général Lamoricière. Dans le troisième et dernier chapitre, l'auteur raconte brièvement les batailles de Becheknou et Megnafa suivant le témoignage précieux de Rachedi Boufeldja, dit Si Mansour. Celui-ci a pris part à la bataille de Becheknou qui a commencé un certain 4 mai de l'an 1957. « 28 Moujahidine, dont deux femmes dirigées par l'officier Amraoui Abdelkader dit Nadjim se sont opposés aux troupes coloniales », indique l'auteur. Et à Megnafa, « l'armée française fut épinglée à trois reprises ». Le bilan de ces affrontements s'élève à « 41 martyrs du côté algérien et d'énormes pertes humaines et matériel du côté ennemi ». Enfin, l'auteur donne quelques indications intéressantes sur la région de Sebdou qui a été le théâtre de plusieurs batailles et de lieu de passage d'illustres personnages. R. D. « Les 17 assassinés » de Mohamed Medjahdi, Timgadiffusion, 76 pages, prix public : 280 DA.