« Nous savons qu'on rajoute du sucre brûlé au café. Mais les autres ingrédients restent inconnus », assure Fouad Hamdani, premier responsable de l'usine Africafé, hier, dans une conférence de presse au niveau du siège de l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens). Le sucre brûlé, indique pour sa part Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'UGCAA, pourtant interdit par la loi, est présent en grande quantité. « Le produit fini se compose de 80% de café et 20% d'autres produits dont le sucre brûlé. Au niveau international, on permet de mélanger le café avec du sucre caramélisé. Mais le taux de ce dernier ne doit pas dépasser les 2%. En fait, les torréfacteurs font griller le café pour l'alléger de son poids et rajoutent les autres produits pour compenser la différence », précise-t-il. Les causes sont multiples : déficit en matière de contrôle, prédominance du marché noir et non-facturation des transactions commerciales. Mais si le café est de mauvaise qualité c'est aussi parce que la matière première importée est de dernier choix, selon M. Hamdani. « On utilise le Robusta, café de mauvaise qualité, au lieu de l'Arabica qui est de qualité supérieure. Certains fabricants mélangent les deux qualités », confie-t-il. Si nos torréfacteurs choisissent cette qualité, signale M. Boulenouar, c'est parce qu'elle est moins chère. Mais il y a un hic : « quand les prix de la matière première augmentent sur le marché mondial, le prix du café augme chez nous. Mais quand les prix baissent au niveau international, celui du café reste en hausse. Ce qui est injuste vis-à-vis des consommateurs », estime le porte-parole de l'UGCAA en faisant état de 120.000 à 150.000 tonnes de café importées par an, d'une valeur de 180 millions à 200 millions de dollars. D'où la nécessité, espère-t-il, de renforcer les opérations de contrôle au niveau de l'importation et de la distribution. A propos des importations, M. Hamdani appelle les pouvoirs publics à supprimer, pour les torréfacteurs, la TIC (Taxe intérieure sur la consommation). « Les importateurs de produits finis et les torréfacteurs payent la même taxe. Ce qui est injuste car les torréfacteurs apportent de la valeur ajoutée, ce qui n'est pas le cas des importateurs », affirme-t-il. Enfin, l'UGCAA met en garde les commerçants et les consommateurs contre certains importateurs qui font passer du café de deuxième ou troisième choix pour du café de premier choix.