L?Algérien, c?est connu, est un grand amateur de café. Mais sait-il ce qu?il consomme ? Selon des producteurs, il s?agirait d?un produit «bas de gamme» mélangé à plusieurs autres. Le marché algérien du café se caractérisant par l?anarchie, les importateurs se taillent la part du lion en imposant un café qui ne répond ni aux goûts des consommateurs ni aux critères de qualité. La sonnette d?alarme a été tirée par un producteur algérien de Tlemcen qui est intervenu hier à l?Ugcaa en soulignant : «La publicité mensongère sur l?Entv est de nature à porter atteinte aux vrais producteurs.» Dans son constat amer, ce producteur fait état d?«un café humide avec non-respect de l?emballage qui dénature sa qualité gustative». En outre, et en violation de la loi, le café consommé par l?Algérien, à raison de 3 kg par an, est mélangé avec d?autres produits. Ce qui en fait un produit «bas de gamme». Mais ce qui inquiète ce producteur, «c?est la surtaxe de cette denrée considérée par l?Etat comme un produit de luxe». Pour l?histoire, les industriels doivent s?acquitter de 30% des droits de douanes et 10% de TIC (Taxe intérieure de consommation) en plus des autres charges fiscales. Selon Hamdani propriétaire d?Africafé (entreprise privée), «le mélange Arabica et Robusta n?est jamais signalé aux consommateurs». «N?importe qui peut importer du café», dénonce outré le patron d?Africafé qui déplore «l?absence de maîtrise et de savoir-faire dans ce métier». Les importateurs écoulent, par ailleurs, du café vert sans se soucier de trier les «graines infectes» ni de la poussière présente dans les emballages. A coups de pub, ils déversent des tonnes de ce produit dans un emballage attrayant mais qui est loin d?être satisfaisant sur le plan de la qualité. Faute de sondages et de statistiques, on n?a aucune idée des besoins et attentes des consommateurs qui, finalement, se rabattent sur ce qu?ils trouvent sur le marché, à savoir un produit médiocre. A signaler enfin qu?ils sont, en tout, 15 gros industriels et des centaines de torréfacteurs à se disputer un marché qui n?est pas encore stable faute de contrôle et de règlements qui devraient le régir.