Les résultats du Baccalauréat et du Brevet de l'enseignement moyen (BEM) réalisés par les détenus d'Alger n'ont pas satisfait le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaiz. «Par rapport aux autres wilayas, tout les moyens ont été mis à leur disposition et ils ont été classés derniers», a-t-il dit lors de la cérémonie qui s'est déroulée, hier, en faveur des lauréats de l'établissement de rééducation et de réinsertion d'El-Harrach en présence de trois autres membres du gouvernement (ministres de la Santé, Solidarité et la Famille), du représentant permanent du Programme des Nations unies PNUD, du président de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'Homme, de représentants de la société civile et les parents des détenus lauréats. Pour le directeur de l'établissement pénitentiaire, Mohamed Boudraâ, les résultats enregistrés cette année dépassent largement ceux réalisés il y a plus de dix ans. En 1999, on avait 13 lauréats, on est à 566 en 2010», a-t-il dit. M. Boudraâ a aussi mis en exergue que les détenus qui ont réussi leurs études ne sont jamais revenus au crime, chose qui, selon lui, prouve la réussite du programme de réinsertion. L'assistance dont le ministre de la Justice, garde des Sceaux ont été émus de savoir que Razika B. a obtenu le Bac pour la cinquième fois en vue de voir sa peine de perpète atténuée. Elle veut élever le bébé qu'elle a mis au monde dans l'établissement de rééducation et de réinsertion. Chez les hommes, Nouar a obtenu la meilleure moyenne parmi les candidats du Bac avec 13,17/20 et Chamseddine parmi les candidats du BEM avec 12,42/20. Au niveau du territoire national, 560 détenus ont obtenu le Baccalauréat et 1 859 le BEM lors de cette année scolaire (2009-2010). Le nombre total des inscrits dans les différentes formations a été de 26 547 : 16 925 par correspondance, 6 041 dans l'alphabétisation, et 780 dans l'enseignement supérieur. Le Directeur général de l'administration pénitentiaire, M. Mokhtar Felioune, a indiqué que 56 détenus sur le territoire national, dont 6 à Alger, sortent des établissements de réinsertion pour aller à l'Université sans aucune escorte. «Leurs camarades de classe ne remarquent même pas qu'ils sont prisonniers», a-t-il précisé.