Photo : Fouad S. La lutte contre le terrorisme en Méditerranée est l'un des plus importants points abordés lors de la visite, hier, du ministre des Affaires étrangères italien, Franco Frattini, en Algérie, qui a été reçu notamment, en audience, par le président de la République Abdelaziz Bouteflika. A propos du terrorisme, les ministres des AE italien et algérien, Mourad Medelci, ont annoncé, à l'occasion d'une conférence de presse organisée hier Alger, la création prochaine d'un mécanisme commun pour la lutte contre ce phénomène. Il sera composé d'un groupe d'experts, soutenus par des équipes mixtes, chargé de faire des propositions concrètes aux deux gouvernements respectifs. «L'Algérie est un leader en matière de lutte contre le terrorisme au niveau de la région du Sahel, de l'Afrique du Nord ainsi que dans la Méditerranée où des cellules terroristes continuent d'activer. D'où la décision de créer un groupe mixte pour éradiquer un phénomène aussi dangereux que le trafic de drogue», affirme M. Frattini. Pour sa part, M. Medelci explique que les mécanismes de ce partenariat ne sont pas encore totalement fixés. «Nous aurons les détails sur ce groupe mixte lors de prochaines rencontres. Mais il faut savoir qu'il s'agit d'une décision politique qui permet la mise en place d'un mécanisme qui n'a jamais existé», souligne-t-il en insistant sur l'importance du volet de la sécurité sur lequel se construit d'une façon particulière le Traité d'amitié signé entre l'Italie et l'Algérie en 2003. FACILITATIONS POUR L'OBTENTION DE VISAS Les deux ministres ont également annoncé l'intention de l'Algérie et de l'Italie de faciliter les procédures d'octroi des visas entre les deux pays, non seulement pour les hommes d'affaires mais aussi pour les citoyens. «Je tiens à rappeler que je suis le premier à avoir proposé en Europe d'abolir ou de faciliter l'octroi de visas pour que l'économie euro-méditerranéenne progresse et pour que la coopération durable soit renforcée. Il s'agira donc d'élargir les procédures de visas en longueur et en quantité», assure le ministre italien. Cela dit, poursuit-il, il ne faudrait pas négliger le facteur de la sécurité pour autant. «Il est essentiel que nous arrivions, d'un côté, à octroyer des visas aux personnes de bonne foi et, d'un autre côté, à durcir le contrôle envers les criminels. C'est sur cela que repose notre stratégie. D'autant plus que nous appelons un échange plus intense avec l'Algérie sur le plan relationnel et culturel. Les étudiants notamment sont invités à profiter des formations en Italie. Ce qui nécessite plus de facilités dans la circulation entre les deux pays», estime le ministre italien. Environ 10.000 visas ont été délivrés par les deux pays durant le premier semestre de l'année en cours. Du côté algérien, le ministre des AE reconnaît que l'Italie a fait des efforts ces derniers temps en matière de visas mais espère qu'elle fournira, dans le futur, des efforts supplémentaires. Par ailleurs, la coopération économique entre les deux pays, qui doit être «globale» et «complémentaire», affirme M. Medelci, est l'autre point évoqué entre les deux ministres. «Les deux pays jouissent d'un grand potentiel en matière d'industrie et de services. Nous espérons que l'Italie soit plus présente dans le cadre du plan quinquennal», soutient M. Medelci. Une sollicitation à laquelle l'Italie répondra favorablement par la voix de son ministre des AE qui a exprimé le vœu de voir son pays prendre part au processus de croissance économique de l'Algérie. «NOUS COMPTONS SUR L'ALGÉRIE POUR AIDER NOS ENTREPRISES » Il appellera dans ce contexte les entreprises italiennes à répondre aux appels d'offres internationaux qui seront lancés par l'Algérie dans le cadre de son programme quinquennal. «Je tiens à ce que les entreprises italiennes sachent que l'Algérie est ouverte à toute coopération franche. Nous espérons être à la hauteur du programme algérien et comptons sur l'Algérie pour aider nos entreprises à investir et à s'installer, dans la catégorie PME-PMI en particulier», dit-il en proposant à l'Algérie un échange dans les domaines technologique, agro-alimentaire, chemins de fer et travaux publics. Ces décisions seront adoptées sous forme d'accords qui seront signés lors du sommet intergouvernemental à Alger entre le président Bouteflika et le chef du Conseil italien Silvio Berlusconi. «Nous avons proposé de tenir ce sommet fin octobre. Nous attendons l'accord de la partie italienne», affirme Mourad Medelci.