Après avoir connu de nombreux reports, le deuxième sommet algéro-italien se tiendra à la fin du mois d'octobre prochain, à Alger, et verra la participation du président du Conseil des ministres italien, Silvio Berlusconi. L'annonce a été faite, hier, par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, lors d'une brève conférence de presse animée avec son homologue italien, Franco Frattini, à la résidence El Mithak à Alger. Cette rencontre au sommet – qui devait initialement se tenir il y a 3 ans – devrait, selon les termes du ministre algérien des Affaires étrangères, déboucher sur la conclusion de plusieurs accords de partenariat et permettre de donner une impulsion nouvelle et davantage de substance aux relations algéro-italiennes. Si M. Medelci tout autant d'ailleurs que M. Frattini n'ont pas hésité à souligner l'importance des avancées enregistrées par les deux pays dans le domaine de la coopération depuis, notamment, leur signature en 2003 d'un Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération, il reste que le chef de la diplomatie algérienne a souhaité qu'à l'avenir « la présence italienne en Algérie soit plus durable et plus large ». Dans ce contexte, M. Medelci a fait savoir que les autorités algériennes attendent particulièrement des entreprises italiennes qu'elles prennent une part active dans la concrétisation du plan quinquennal 2010-2014, pour lequel il a été alloué la somme de 286 milliards de dollars et qu'elles étendent leur champ d'activité à l'industrie, à l'agriculture et aux services. Franco Frattini, qui s'est spécialement déplacé à Alger pour faire le point avec son homologue algérien sur les relations algéro-italiennes avant la rencontre entre Abdelaziz Bouteflika et Silvio Berlusconi, a abondé dans le sens de l'allocution prononcée par M. Medelci et a estimé, lui aussi, que « le moment est venu (…) pour les entreprises italiennes de prendre une part active dans la croissance algérienne et de participer à la stratégie durable de développement consignée dans le plan quinquennal lancé par le gouvernement ». Tout en assurant ses interlocuteurs algériens quant à la disposition du gouvernement italien à répondre favorablement aux besoins de l'économie algérienne, M. Frattini a soutenu en outre l'idée de mettre en place de nouvelles formes de partenariat. Quoi qu'il en soit, Franco Frattini a confié qu'il fera passer le message de M. Medelci aux entreprises italiennes et leur dira que le gouvernement algérien attend beaucoup d'elles. Allégement de la procédure d'obtention de visa Les discussions entre les deux parties, a indiqué M. Medelci, ont concerné également l'aspect humain des relations algéro-italiennes. Un domaine où les autorités attendent aussi des améliorations. A ce propos, il a annoncé qu'Alger et Rome ont convenu d'alléger la procédure d'obtention des visas pour les ressortissants des deux pays, afin de rendre plus fluide la circulation des personnes entre les deux rives de la Méditerranée. A préciser qu'environ 10 000 visas ont été délivrés pour les citoyens algériens et italiens dans les deux pays durant le premier semestre de l'année 2010. Pour sa part, M. Frattini a mentionné qu'« il y a une proposition sur la table pour renouveler et renforcer l'accord bilatéral sur les visas qui vise exactement à en livrer de plus longue durée, simplifiés, facilités, ainsi que réduire les procédures qui sont actuellement trop lourdes ». Dans cet esprit, il a émis le souhait de pouvoir aller vers une vraie facilitation des procédures, dans les limites des règlements européens. « Je resterai attaché au concept que si nous voulons faire progresser l'économie et faciliter la croissance et la dimension culturelle de cet espace euroméditerranéen, la circulation des personnes reste très importante », a-t-il ajouté. En parallèle, a-t-il relevé, il importe de « durcir ces règles contre les criminels et les trafiquants en tout genre ». Par rapport, justement, à la question de la criminalité et du terrorisme, le chef de la diplomatie algérienne a annoncé la création d'un groupe permanent d'experts de haut niveau des deux pays, auquel il sera dévolu la mission de faire des propositions pour intensifier et élargir la coopération « dans le domaine de la lutte contre le terrorisme ». Par rapport à cette question de la sécurité, M. Frattini a déclaré que les pays de la région « sont particulièrement préoccupés de voir s'installer des cellules terroristes depuis le Yémen jusqu'en Afrique du Nord ». A rappeler que le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, est arrivé hier à Alger dans le cadre d'une visite officielle, à l'invitation de son homologue algérien. Il a été reçu le même jour en audience par le chef de l'Etat.