De tous les évènements religieux, le ramadan est le mois de l'observance spirituelle dans laquelle versent tous les croyants. Comportements et habitudes devraient passer au vert dans une totale abstinence. La piété et la ferveur retrouveraient ainsi tout leur sens à travers le jeûne. Le mois de ramadhan devrait aussi être cette grande thérapie qui aide les humains à promouvoir une hygiène de vie, de nouvelles règles de vie pour laisser place à un grand forum convivial. Une immense occasion pour rompre avec l'égoïsme et retrouver le bon voisinage et la réconciliation avec soi-même. Trente jours durant, l'amour entre les êtres, riches ou démunis, devrait compléter ce tableau idyllique. Ici le verbe est au conditionnel, car il y a un monde entre rêve et la réalité. Le réflexe premier de beaucoup de jeûneurs est de s'accommoder de comportements en porte-à-faux avec l'essence et la signification mêmes du carême. On s'abstient de manger de l'aube jusqu'au coucher du soleil pour mieux se goinfrer une fois l'Iftar annoncé. La journée est passée à la recherche de ce qui étanche notre soif et calme notre faim. Le futile devient nécessaire. La…faim justifie les moyens. Au lendemain, les rues de nos villes se transforment en énormes dépotoirs de victuailles. Le gaspillage pourtant sévèrement critiqué par le Coran s'étale devant les yeux de tous. L'insalubrité conjuguée à une énorme passivité fait le lit d'un désastre écologique contraire. L'hygiène de vie se dégrade avec la boulimique et l'envie de tout posséder. La traditionnelle empoignade débute tôt le matin autour d'un bouquet de coriandre. Pourtant, l'abstinence est une épreuve qui commande une privation totale. Dans cet ordre de grandeur, les jeûneurs partent sur un pied d'égalité pour accomplir ce troisième percept de l'islam qu'est le ramadhan. Heureux qui comme ce fidèle après s'être abstenu de toutes tentations retrouve la béatitude. La récompense d'une journée de jeûne se lit dans un visage illuminé par la satisfaction de n'avoir commis aucun impair envers autrui.