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Les leçons du Ramadhan
PILIER CENTRAL DE LA FOI
Publié dans L'Expression le 22 - 09 - 2009

L'après-Ramadhan consiste à faire son examen de conscience.
L'écart entre la théorie et la pratique est grand au sujet des principes religieux et l'amère réalité. Il nous faut réapprendre à éduquer et interpréter. La fin du mois du jeûne est une joie pour ceux qui ont vécu intérieurement ce pilier central de la foi: «Vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit...» (S2, V 183).
Ceux qui ont agressé, et violenté leur prochain, triché dans la balance et si peu travaillé ne pourront pas pleinement goûter la joie du devoir accompli. Ramadhan est un mois qui prépare l'examen de conscience et à assumer de manière responsable l'épreuve du vivre durant le reste de l'année.
Il ne fait pas partie des quatre mois sacrés (Rajeb, Moharem, Dhu el qaâda, Dhu el hijja), mais représente un temps fort de la pratique spirituelle. C'est le pilier le plus pratiqué, s'exprimant en abstinence. Nombre de musulmans ont perdu le sens du jeûne qui est lié à la liberté responsable pour se réformer sans cesse. A quoi sert-il de jeûner si on ne se corrige pas? Les dérives et les contradictions ont atteint un seuil intolérable en matière d'incompréhension du fait spirituel. Si durant ce mois, notre comportement est déraisonnable, comment serait-il juste le reste de l'année?
Un acte libre
La spiritualité vraie consiste à faire librement l'expérience de la vie personnelle, intérieure, dont seul «Dieu» connaît la sincérité, nulle contrainte en religion. Le Jeûne se veut dans ce sens acte libre, maîtrise de soi, abstinence en vue d'un retour à l'essentiel, à la prime nature. Les censeurs n'ont pas le droit d'interférer dans la vie privée des gens. A quoi sert-il de jeûner pour se libérer et prendre du recul, si on n'en tire pas les leçons? «Ô vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit comme à vos devanciers» (S2, V183), ce verset, par lequel débute le passage coranique relatif au mois de Ramadhan, indique d'emblée l'universalité du jeûne qui est un rite présent dans toutes les traditions. Il se distingue des autres oeuvres d'adoration en ce qu'il ne consiste pas seulement à accomplir des actes prescrits mais à s'abstenir pour apprendre à se maîtriser. Son essence est immuable et ses visées sont culturelles, même si ses conditions et ses règles varient d'une forme traditionnelle à l'autre. Jeûner c'est s'abstenir, faire preuve d'élévation libre. Les actes dont il convient de s'abstenir comme l'absence de nourriture, de boisson et d'acte sexuel, en sont seulement la modalité la plus connue et courante. Le Coran utilise pour désigner le jeûne deux termes de la même racine: siyâm qui se rapporte exclusivement au jeûne légal, et sawm, qui désigne le jeûne en tant que tel.
Ce dernier terme n'apparaît qu'une seule fois dans le Coran où il est mentionné, de manière significative, en relation avec la vierge Marie: désespérée à la pensée du scandale que risquait de provoquer auprès des siens sa maternité exceptionnelle, elle reçoit de l'Ange Gabriel ce conseil: «Si tu vois quelque créature humaine, dis: J'ai voué un jeûne (sawman) au Tout-Miséricordieux et je ne parlerai aujourd'hui à aucun homme» (Cor. 19,36). Le terme sawm désigne donc ici un «jeûne de silence», une abstention de parole.
Une parole d'un compagnon du Prophète relate un fait significatif: «Je m'approchai de l'Envoyé et lui dis: ´´Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi!´´ Il répondit: ´´Adonne-toi au jeûne, car il n'a pas de semblable.» Il n'a pas de semblable parce que les mystiques et commentateurs considèrent qu'il est l'expression de la liberté responsable, dépourvu d'extériorité et de réalité propre, il est intime. Libre car nul ne peut vérifier si untel jeûne, hormis «Dieu». Le jeûne, un dévoilement intime des dispositions du croyant à maîtriser ses désirs et ses passions, c'est cela apprendre à vivre. Il ne s'agit pas de simples privations ou d'obligation imposée. Le Coran attribue au jeûne une forme de perfection. Il existe une analogie entre le jeûne et le pèlerinage. L'état de dépouillement et de sacralisation, ihrâm, comporte lui aussi des interdits, et des abstinences; comme le jeûne, il confère au pèlerin un statut spirituel élevé.
La différence réside dans le fait que, pour le jeûneur, cette qualité est intime, intérieure, tandis que le pèlerin manifeste ce lien intérieurement et extérieurement, dans les actes et rites. Les deux actes ne sont valides que s'ils sont libres
Pour apprendre à vivre ensemble
L'humain a besoin de maîtriser ses besoins et de prouver qu'il le fait par amour pour approcher le Créateur. Jeûner c'est vouloir atteindre une qualité, celle de se sentir libre, capable de dépasser la condition humaine, pour apprendre à vire ensemble. Cet acte est réalisé pour répondre à l'exigence de la Loi et dans le but de vivre une expérience spirituelle unique. Le jeûne est un secret intérieur pour tout autre que «Dieu», qui est Le seul à connaître sa réalité chez le jeûneur. Le «jeûneur» est celui qui vit pleinement cet état, et non celui qui est contraint d'avoir faim et soif. Sur le plan extérieur, le jeûne légal est donc une abstinence durant 29 ou 30 jours, selon le cycle lunaire, du lever au coucher du soleil, de nourriture, de boisson, de toutes- satisfactions de besoins charnels et de tout comportement violent et agressif. Sur le plan intérieure, il s'agit surtout de s'abstenir librement de toute mauvaise pensée, et de se souvenir sans cesse de la destination finale, l'au-delà du monde, devenir qui dépend beaucoup de la manière dont on se conduit avec autrui. Ainsi, jeûner n'est pas un simple acte mais un acte de libération et de sociabilité, l'abandon à la fois des actes de dépendance (tark) et d'égoïsme. Le jeûne permet de s'approcher d'une forme d'indépendance. Il est un acte religieux et moral qui permet de s'écarter de ce qui aliène et fait écran, entre le monde et l'humain, entre soi et l'autre.
Il s'agit d'un acte qui permet le dévoilement, en maîtrisant ses désirs et ses passions, en prenant du recul. Il ne s'agit pas d'un simple acte d'adoration, encore moins de privation. Le fait de jeûner est aussi un acte social qui est un moyen de penser aux défavorisés, aux pauvres, à ceux qui souffrent de la faim et des privations. Il permet de favoriser le vivre-ensemble. Le jeûneur doit prendre conscience de la valeur des biens octroyés, et par là, éviter à la fois le gaspillage et l'avarice.
Le jeûneur se réjouit de la fête de la rupture du jeûne (fitr), après avoir équilibré les droits du corps et de l'esprit. Dans un geste de satisfaction d'avoir patienté, il loue Celui auquel il se rattache. Il faut apprendre à pratiquer avec joie et humilité. La version idéologique de la religion contredit les principes de liberté, de civilité et de la culture de l'art de vivre. Puissent les leçons du mois de Ramadhan, qui a pris fin, aider chacun à s'impliquer pour faire reculer l'incivilité, l'ignorance et les dérives.
La responsabilité est collective en vue de retrouver le sens ouvert de la civilisation.
(*) Professeur en relations internationales
www.mustapha-cherif.net


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