L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ne dispose que d'une base d'adhérents d'environ 2% de l'ensemble des détenteurs de registre du commerce activant sur tout le territoire national. C'est ce qu'a affirmé Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'aile dissidente de cette organisation, en conflit avec Salah Souilah, dont elle conteste la légitimité à la tête de l'UGCAA depuis 2008. Ces propos ont été tenus lors du forum des journalistes de Tipasa, organisée jeudi dernier. « L'UGCAA compte dans ses rangs quelque 40.000 adhérents. Un chiffre dérisoire par rapport au nombre de détenteurs de registre du commerce qui atteint les 1,6 million. Ceci reflète l'une des multiples conséquences découlant de la situation dangereuse qui prévaut dans notre organisation », a-t-il précisé. Pour l'autre invité du forum, Maâmar Hantour, secrétaire général par intérim de l'UGCAA, le problème de la représentativité de cette organisation est une carence qui empêche l'Union d'être une force de propositions et un interlocuteur de taille dans le règlement des conflits. « Il faut d'abord savoir que l'UGCAA est une organisation d'envergure nationale. En 2006, on comptait quelque 300.000 membres. La diminution du nombre des adhérents constatée actuellement est l'un des corollaires directs des clivages qui laminent notre organisation. Cependant, on compte à l'UGCAA des représentations de corporations à fort ancrage, telles que celles des transporteurs, des auto-écoles, des boulangers, pour ne citer que ces trois secteurs », argumente-t-il. Selon M. Boulenouar, l'anarchie qui caractérise l'UGCAA a fini, d'une part, par creuser le fossé séparant les deux ailes et de l'autre, favoriser l'émergence de pratiques frauduleuses qui prolifèrent à l'aune du flou organique et organisationnel dans la maison des commerçants. « On compte 43 bureaux parallèles et illégitimes dans le pays. Pire, de fausses cartes d'adhérent sont délivrées chaque année. En 2012, le nombre de cartes trafiquées a atteint les 10.000. Si chaque encarté contribue avec une moyenne de 2000 DA, cela fait 2 milliards de centimes engrangés d'une manière frauduleuse en une année seulement », alerte M. Boulenouar. Pour mettre un terme à cette situation, ce dernier appelle à ce qu'un congrès d'union soit tenu au plus tard avant la fin de l'année. « J'invite tout le monde, quelle que soit sa tendance, à adopter cette démarche fédératrice et s'impliquer dans la préparation du prochain congrès qui mettra fin à tous les clivages. »