Le récent kidnapping à Constantine de Brahim et Haroun (9 et 10 ans) retrouvés morts a fait tilt. Le Réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) a mis en place, hier, au Centre culturel Azzedine-Medjoubi, un projet intitulé « On ne joue pas avec les droits des enfants » qui vise à renforcer les capacités de lutte contre la violence dans le milieu scolaire des écoles de la commune d'Alger. C'est un programme canadien innovateur puisqu'il a été expérimenté dans plusieurs pays. Il a été mis en œuvre par Equitas (Centre international d'éducation aux droits humains) dans les programmes parascolaires et les camps de jour du Canada. Il favorise une meilleure compréhension des droits humains, le respect de la diversité et la résolution pacifique des conflits. Les activités de ce programme permettent aux enfants de 6 à 12 ans d'aborder les différents défis de la vie de groupe tels que la discrimination et l'intimidation, tout en apprenant comment vivre l'inclusion, le respect, l'équité, la coopération au quotidien. Bien entendu, ce programme sera adapté, dans une première phase, à la réalité algérienne. Son succès a été retentissant à l'échelle mondiale puisqu'il a été traduit dans plusieurs langues. Son objectif, selon Annie Pettigrew, spécialiste en éducation Equitas, et Mme Elise Voyer, chargée de programme Equitas, est un moyen de donner la parole aux enfants et de les faire sentir importants, leur transmettre les bonnes valeurs et leur donner des outils de vie. Ce projet sera chapeauté dans la wilaya d'Alger par les représentants d'associations membres du réseau Nada, les organisations de la société civile travaillant auprès des enfants. L'objectif est d'entreprendre des activités d'éducation qui favorisent et améliorent les relations harmonieuses pour asseoir la promotion des valeurs positives des droits pour en assurer leur intégration dans la vie quotidienne et l'entourage des enfants. La durée du projet est de 12 mois. Il cible 500 enfants de 6 à 12 ans encadrés par 25 animateurs. Ce projet concerne en premier lieu 10 écoles primaires et 5 collèges d'enseignement moyen. Pour Abdelouahab Mordjana, SG de la commission nationale des droits de l'enfant, il est impératif que les pouvoirs publics conjuguent leurs efforts pour sensibiliser sur la violence et la maltraitance des enfants à l'école, dans la rue et au sein de la famille. Les statistiques de la Gendarmerie nationale de 2012 font ressortir 2.444 enfants violentés dont un petit nombre a été kidnappé et tué. Pour la représente du ministère de l'Education nationale, « 80% des textes de loi sont consacrés à la protection de l'enfant, mais sur le terrain c'est une autre paire de manches », a-t-elle indiqué.