La Coalition nationale syrienne a occupé, hier, le siège de la Syrie lors du 24e sommet ordinaire de la Ligue arabe qui se déroule dans la capitale qatarie, Doha. En obtenant ce statut, le chef de l'opposition, le démissionnaire Ahmad Moaz Al-Khatib, a immédiatement réclamé le siège de son pays à l'ONU et appelé au gel des fonds syriens et à l'extension du bouclier anti-missiles de l'OTAN au nord du pays. Selon lui, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a promis d'étudier cette dernière demande. « Il a promis d'étudier notre requête mais nous attendons toujours la réponse de l'OTAN, qui a commencé, en janvier dernier, à déployer des batteries de missiles Patriot en Turquie, près de la frontière avec la Syrie », a-t-il dit. « Le peuple syrien choisira celui qui le dirigera, et la manière dont il sera gouverné, aucun pays étranger ne le fera à sa place », a-t-il encore déclaré. « Le peuple syrien refuse tout mandat », a-t-il réaffirmé, précisant que « l'opposition ne vendra pas son pays ». « Le peuple syrien est massacré depuis deux ans sous les yeux du monde entier », a déploré M. Khatib exhortant la communauté internationale à apporter aux Syriens son « soutien sous toutes ses formes ». En annonçant, dimanche dernier, sa démission, il avait accusé des pays soutenant l'opposition « de tenter de contrôler la révolte » et reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit en Syrie. Un responsable de la Coalition, Abdel Basset Sayda, a indiqué, hier, que la démission du chef de l'opposition « allait être débattue ultérieurement dans le cadre des instances de la Coalition ». Un autre opposant a avancé que M. Khatib reproche au Qatar d'avoir imposé l'élection, le 18 mars dernier, par l'opposition, de Ghassan Hitto, comme Premier ministre chargé d'administrer les territoires sous contrôle rebelle. Le chef de la Coalition a, cependant, affirmé qu'il avait « entière confiance » en M. Hitto, qui siégeait à ses côtés au sommet arabe. Dans son discours, l'émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani, a appelé à « une solution politique en Syrie, à condition qu'elle n'implique pas un retour en arrière », excluant ainsi toute négociation sur le maintien du régime de Bachar al-Assad, suspendu par l'organisation panarabe en novembre 2011.