C'est ce qu'a assuré, hier, Maâmar Antour, président de cette commission, dans une conférence de presse au siège de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA). « L'Union nationale des boulangers ne nous représente plus et les informations qu'elle a données, récemment, à propos du prix réel de la baguette et la convention qu'elle aurait signée avec la société Mondial Four pour l'acquisition du matériel de fabrication du pain, sont erronées. Aucune facilité de payement n'est accordée aux boulangers pour acquérir du matériel », affirme-t-il. Sinon, s'interroge-t-il, pour quelle raison les boulangers, dans l'ouest et le sud du pays, auraient-ils observé récemment des mouvements de grève ? « Hier, encore, les boulangers d'El Taref étaient en grève. Mais avant de joindre notre voix à la leur, nous avons décidé d'attendre quinze jours. Nous avons remis, ce mardi, un dossier complet sur la situation des boulangers au ministère du Commerce, avec toutes nos revendications. Et si d'ici 15 jours nous ne recevons aucune réponse de la part de la tutelle, nous entameront une grève générale », fait-il savoir. Parmi leurs revendications principales, figure la révision du décret exécutif de 1996 relatif à la fonction des boulangers. C'est ce décret, explique-t-il, qui est la source de tous nos problèmes. « Le contexte d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celui des années 1990. Le prix des matières premières a augmenté, celui des améliorants, également, ainsi que les salaires. A l'époque, nous avions une marge bénéficiaire confortable, mais elle a été aspirée, petit à petit, par la hausse du coût de la fabrication du pain. D'après l'étude technique que la commission a faite, nous avons constaté que le prix réel de revient de la baguette dépasse les 11 DA. En 2013, nous n'avons plus de marge bénéficiaire », confie-t-il. Résultats, poursuit-il, les boulangers croulent sous les dettes, n'arrivent plus ni à payer convenablement leurs employés ni à assurer les conditions d'hygiène, notamment, pour la fabrication du pain répondant aux normes ». Certes, reconnaît-il, « l'Etat subventionne le blé. Heureusement, d'ailleurs, estime-t-il, sinon la baguette de pain coûterait 50 DA ! Mais nous n'arrivons plus à rentrer dans nos frais. En tout cas, nous sommes ouverts à toute proposition pour réhabiliter notre marge bénéficiaire », conclut-il.