« les agences locales des banques exigent toujours l'accord de l'agence régionale alors que l'instruction du Premier ministre a insisté sur la décentralisation de la décision pour faciliter aux jeunes la réalisation de leurs projets dans les plus brefs délais. L'Etat a assumé ses responsabilités et la procédure des banques est inacceptable », a déclaré Louh qui a insisté sur l'application de l'instruction de Abdelmalek Sellal portant sur les mesures en faveur des régions du Sud « surtout dans les sites pétroliers et gaziers ». Le ministre a saisi cette occasion pour expliquer que l'Anem n'est qu'un intermédiaire dans les procédures d'emploi. « Je tiens à préciser que cette agence ne fait qu'orienter les jeunes sur la base des offres émises par les entreprises mais il y a une volonté de la responsabiliser pour manipuler et soulever nos jeunes. Je réfute la politisation du dossier de l'emploi et je précise que la mise en place de l'Ansej et de la Cnac (caisse d'assurance chômage) avait pour objectif de changer les mentalités des jeunes au Sud », a ajouté le ministre. Tayeb Louh a également plaidé pour les programmes en faveur des jeunes y compris ceux de l'AnsejJ, décrié ces derniers temps. « Des gens essayent de semer le doute. Il s'agit de personnes qui veulent bénéficier de grands crédits afin de les transférer à l'étranger », affirme-t-il. Pour le ministre, le vrai problème de l'emploi au sud se trouve dans le recrutement, en dehors de l'Anem, de personnes hors wilaya. « C'est pour cette raison qu'on insiste sur l'application de l'instruction de M. Sellal qui a diagnostiqué le problème et a proposé des solutions », précise-t-il. Il a toutefois, regretté, lors de sa rencontre avec les cadres et les jeunes de la wilaya, la non-application de cette instruction par les banques à l'exception de la Banque nationale d'Algérie (BNA). En réponse aux doléances des jeunes qui ont évoqué également les dépassements des sociétés étrangères surtout les entreprises sous-traitantes, il a affirmé que son ministère ne délivre pas d'agrément aux agences de l'emploi privées. « Les sociétés sous-traitantes fonctionnent avec un registre du commerce et non un agrément du ministère de l'Emploi », a-t-il précisé. Evoquant les quotas de postes dans le sud et les concours organisés par la fonction publique à Alger, le ministre a été formel : la fonction publique n'est pas chargée de lutter contre le chômage. Dans ce sens, il a appelé les jeunes à se diriger vers d'autres secteurs tels l'agriculture, l'élevage de bétail ou l'industrie de transformation. « Nos réserves de changesont notre chance » Le ministre a saisi l'occasion de sa rencontre avec les notables et les jeunes de la wilaya en présence des députés, sénateurs et élus pour rappeler que l'Algérie fait face à des menaces persistantes. « N'étaient la bonne gouvernance et la diplomatie de Bouteflika, on aurait eu des difficultés dans ces moments surtout avec la crise économique mondiale qui a débouché sur des conflits armés destinés à protéger les intérêts », estime-t-il, tout en soutenant que « nos réserves de change sont notre chance ». Réponse des jeunes de Tamanrasset : « Nous sommes conscients des enjeux dans la région du Sahel. Nous revendiquons des postes de travail permanents comme tout Algérien ». Lors de sa visite, le ministre a procédé à l'inauguration du siège de la direction de l'emploi où un rapport lui a été présenté sur la situation de l'emploi dans la wilaya qui compte 16 535 chômeurs, inscrits au niveau des deux agences de Tamanrasset et In Salah. Les deux structures ont pu satisfaire 79% des demandes d'emplois durant le premier trimestre de l'année en cours. Le ministre a également inauguré le siège de l'Agence locale de l'emploi qui vient d'être dotée de cinq véhicules tout terrain pour faciliter les déplacements de ses agents. Vers l'augmentation des salaires des fonctionnaires de la Cnas Le ministre a inspecté également les sièges de la Cnas et la Caisse nationale de retraite (CNR). Lors de son entretien avec des fonctionnaires de l'agence de la Cnas, il a annoncé une prochaine augmentation des salaires, mais sans détail.