Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a instruit les inspecteurs du travail à l'application et au respect strict de l'instruction n°1 du 11 mars 2013 du Premier ministre Abdelmalek Sellal sur l'emploi dans le Sud. Pour mieux comprendre cette instruction, le ministre du Travail a préparé un document sur les mesures pratiques permettant une facilitation de l'application de cette instruction sur le terrain et définissant le domaine d'intervention de chaque partie. «Ce document sera transmis au Premier ministre pour son approbation avant de le distribuer à l'ensemble des inspecteurs du travail et autres parties concernées», a précisé Tayeb Louh, lors de son intervention à la rencontre sur l'évaluation de l'activité de l'Inspection générale du travail pour l'année 2012, tenue hier au siège de son département à Alger. Selon le ministre, il s'agit d'«un contrat régissant la relation entre l'entreprise mère et les agences sous-traitantes dans le Sud», souvent décriées par les jeunes chômeurs qui accusent ces dernières d'être la principale cause de l'ampleur du chômage dans ces régions. «Ce document comprend des clauses permettant de codifier les différentes failles constatées dans le secteur de l'emploi dans le Sud notamment le recrutement direct, les disparités salariales et la formation», a dit Tayeb Louh, estimant que «les jeunes attendent des solutions concrètes aux préoccupations qu'ils ont posées». Concernant l'emploi direct, le ministre a insisté sur le fait que «le principe d'accorder la priorité à la main-d'œuvre locale en matière d'emploi est un principe universel que l'Algérie a adopté depuis longtemps dans ses différentes politiques». De ce fait, il estime que la mise en œuvre de ce principe sera intégrée dans ce contrat afin de donner la priorité aux jeunes vivant dans le Sud d'autant que les offres d'emploi sont disponibles. A ce titre, le ministre a instruit ses inspecteurs à «prendre en charge les jeunes inscrits à l'Anem et dont les demandes ont été rejetées par les entreprises du secteur des hydrocarbures afin de réduire le recrutement hors wilaya». A propos des disparités salariales pratiquées par les entreprises de sous-traitance, le ministre a affirmé que «cela va être pris en charge et sera limité au maximum à 80%». L'entreprise appelée à former les jeunes En ce qui concerne la formation des jeunes, principal argument avancé par les entreprises pour justifier le rejet des demandes d'emploi, le ministre indiquera que «désormais, les entreprises sont tenues de recruter les jeunes et d'assurer leur formation dans la mesure où les domaines de formation sont connus et précis». Tayeb Louh s'est indigné contre le non-respect de la réglementation en vigueur notamment celle favorisant la participation des jeunes dans les grands projets. Il a affirmé que l'Etat a consacré, dans le cadre de la révision du code des marchés publics, une participation à hauteur de 20% aux jeunes promoteurs de l'Ansej et de l'Angem «afin de les initier et de leur permettre de devenir de grandes entreprises dans un futur prochee. «Il se trouve que cette réglementation, qui est pourtant en vigueur, n'est pas du tout appliquée», s'est-il étonné. Il a affirmé que l'exonération d'impôts à 100% pour les promoteurs du Sud est une mesure qui s'explique par «la complexité de l'environnement d'investissement dans ces régions». Le ministre a affirmé que la vision de l'Etat algérien est celle de «préserver l'aspect social» et que «le monopole exercé par certaines entreprises et les dépassements constatées dans ces régions sous prétexte de l'économie libre ont induit des sentiments d'injustice chez les jeunes et cela constitue une menace sur le travail et la paix sociale». «La distribution des postes d'emploi doit se faire selon des critères qui prennent en considération l'aspect social. Les règles économiques ont leurs limites, il faut donc trouver un juste milieu», a-t-il dit. Tayeb Louh a instruit les inspecteurs du travail à «intensifier les opérations de contrôle et à lutter contre toutes ces formes de dépassement en saisissant la justice ou en entamant les procédures administratives en vigueur». Il a appelé également à une plus grande coordination entre les différents organismes de contrôle. Selon lui, les inspecteurs sont tenus de mentionner dans leurs rapports «la lenteur du rythme de croissance notamment en ce qui concerne la création d'emplois et l'absence de formation».