Canaliser les mouvements de supporters et surtout prévenir la violence, tel est l'objectif de la journée d'étude, organisée, hier, à Blida par la DGSN. Car dans ce chapitre, la police algérienne se retrouve seule à gérer ce genre d'événement. Conséquence : « On est débordés », affirme le commissaire divisionnaire Aïssa Naili, directeur de la sécurité publique. L'officier supérieur signale d'abord qu'une partie des stades en Algérie n'est pas conforme aux normes de sécurité. « Cette situation complique davantage l'intervention des forces de l'ordre dans ces lieux où les sanitaires, les buvettes n'existent pas », soutient-il. Pour corser le tout, les forces de sécurité ne sont jamais consultées sur la programmation des rencontres du championnat. « Souvent, on programme sept matches dans la capitale dont trois derbies sans solliciter, auparavant, les services de sécurité ni même le wali pour prendre les dispositions nécessaires. Par cette négligence ou mauvaise coordination, les services de sécurité sont souvent contraints de tripler leurs efforts pour assurer la sécurité dans les stades, en mobilisant un dispositif impressionnant », explique le commissaire divisionnaire. Le chef de Sûreté de la daïra de Blida affirme que « lors du dernier match de l'EN face à l'équipe du Benin, 2 250 policiers ont été mobilisés ». Mais la gestion de la police ne s'arrête pas là. Elle doit, également, ménager les humeurs des supporters qui, munis de tickets d'entrée, se voient refoulés parce que le stade est déjà plein. Un scénario qui a tendance à se renouveler. « Durant le dernier match international au stade Mustapha-Tchaker, on s'est retrouvés face à plus de 3 000 supporters qui avaient le billet en main, mais ne pouvaient accéder au stade », dira un officier de police. Alors quid de l'expérience française ? Le commissaire divisionnaire, Ahcène Boufenaya, inspecteur régional de la police du Centre, a présenté la méthode d'Albert Doutre, directeur départemental de la sécurité publique à Lyon. A ce titre, il a rappelé qu'en 1999, une convention a été signée entre trois organismes français à savoir la police, la fédération française et la ligue nationale de football. Un accord qui a déterminé la responsabilité de chacune des parties dans la gestion des stades. En outre, le poste de directeur d'organisation et de sécurité a été créé pour coordonner les rôles entre les différents intervenants dans le stade. « Ce directeur a les prérogatives d'un commissaire de police. Il a tous les pouvoirs d'organisation avec en prime la gestion des stadiers », explique Ahcène Boufenaya.