Les mesures prises par le ministère de l'Education pour l'allégement des programmes et le volume horaire au profit des élèves des cycles primaire et moyen, se sont avérées insuffisantes. Idem pour les dispositions prises pour l'amélioration des conditions de scolarité et la formation des formateurs en cours d'emploi. Pour preuve, les conditions dans certains établissements scolaires laissent à désirer, alors que le niveau de bon nombre d'enseignants dans les cycles primaire et moyen, n'est pas à la hauteur des missions assignées à l'institution éducative. C'est ce qui ressort du bilan étape présenté, jeudi dernier, lors de la journée d'étude consacrée à l'évaluation de la réforme du système éducatif, dix années après sa mise en œuvre. C'est une première, dans la mesure où la parole a été donnée, lors du travail d'évaluation, à tous les intervenants dans cette institution, les élèves et les enseignants en premier lieu, au niveau local, régional et wilayal. Une démarche qui a, d'ailleurs, permis de diagnostiquer les dysfonctionnements qui sont à l'origine de l'état de l'école algérienne. Pour le ministre du secteur, Abdelatif Baba Ahmed, le moment est opportun pour se pencher sur les « points faibles » de la réforme. Une réforme qui n'a pas encore donné le rendement escompté. L'évaluation d'étape est devenue, selon le ministre, obligatoire du fait que l'évaluation et la révision sont indissociables de l'opération de réforme et du fait qu'elle est une revendication de l'ensemble des membres de la communauté éducative et des partenaires sociaux. Des ateliers thématiques seront prochainement organisés. Lesquels se solderont par l'élaboration d'une feuille de route soumise au débat lors des assises du secteur, prévues au cours de la première quinzaine du mois de juillet prochain. Des lacunes à combler Mais en attendant cette échéance, le constat est établi. Pour les pédagogues, il y a beaucoup à faire pour adapter l'école algérienne aux exigences de l'heure. C'est aussi l'avis des présidents des conférences régionales. S'appuyant sur les conclusions de leur travail d'évaluation, ils estiment qu'il est urgent de revoir certaines parties de la réforme du système éducatif. A l'exemple de la révision des programmes scolaires. Ils estiment, dans ce sens, que les programmes scolaires sont chargés et ne tiennent nullement compte des aptitudes et capacités d'assimilation des élèves des cycles primaire et moyen. Ils proposent, à cet effet, un réel allégement des programmes, du volume horaire et l'organisation appropriée des périodes scolaires ainsi que la modification de certaines méthodes introduites dans la pratique pédagogique, telle l'évaluation continue. Dans leurs rapports, les présidents des conférences régionales relèvent que le premier trimestre scolaire est relativement plus long par rapport aux deux derniers. Ils jugent, par ailleurs, que certains enseignants ne sont pas à la hauteur des matières qui leur ont été confiées. Une défaillance nécessitant une prise en charge de cet encadrement et l'ouverture de centres de formation et de recyclage des enseignants en cours d'emploi. Autant de points relevés par les experts, prouvant, une fois de plus, que la réforme du système n'est pas une fin en soi, c'est plutôt un processus pour aller de l'avant.