Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans une lettre lue par son conseiller, Mohamed Ali Boughazi, à l'occasion des 2e assises nationales du tourismes qu'abrite, depuis hier, le palais des Nations, a déclaré que nos ressources touristiques retent otages de notre capacité à leur assurer une bonne gestion en vue de les transformer en produits touristiques . Car « la beauté de l'Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme dans notre pays qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité qui lui confèrent une dimension à la hauteur de ses atouts », a indiqué le Président. Dans cette optique, il a estimé que le Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique dans notre pays. « Il définit également les outils et conditions de mise en œuvre faisant ressortir un souci d'équilibre triptyque consistant en l'équité, l'efficacité économique et la protection écologique », a ajouté M. Abdelaziz Bouteflika. De son côté, l'Office mondial du tourisme (OMT) se dit prêt à mettre son expertise à la disposition de l'Algérie afin de l'aider à « se libérer de la dictature du gaz et du pétrole », selon les mots du directeur régional du programme de l'OMT, Ousmane N'Diaye, Mais, pour cela, souligne-t-il, il faudrait que l'Algérie assure une gestion « raisonnable » de ses atouts touristiques. Des investissements faibles Mohamed Benmeradi, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, reconnaît que les objectifs tracés dans le secteur sont encore loin et ce, malgré les efforts fournis. 85%, en effet, des 450 projets touristiques inscrits, fait-il remarquer, se situent en dehors de la zone touristique qui s'étend, pourtant, sur plus de 53 000 hectares tandis que « les 814 agences de voyage recensées continuent à promouvoir les destinations étrangères au détriment du tourisme interne ». Le secteur, en outre, a toujours du mal à attirer les investisseurs privés. « Les investissements restent faibles et nous avons du mal, par ailleurs, à trouver des formateurs qualifiés pour assurer des formations continues aux personnels du tourisme », déplore le ministre, en signalant que le volume des investissements privés est estimé à 229 milliards dinars dont 25% étrangers. En outre, les partenariats publics-privés, indique, pour sa part, Hadj Said Amine, secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, donnent, pour le moment, des résultats timides. « La qualité et la promotion restent des défis à relever. L'acte touristique d'un pays ne se mesure pas au nombre de ses infrastructures d'accueil, mais à la qualité de ses prestations de service », observe-t-il. Cela n'a pas empêché Mohamed Kachroud, directeur général du tourisme, de constater une progression de plus de 25% des recettes dans le tourisme passant à 470 millions de dinars en 2012, contre 300 millions en 2008. L'Algérie, estime, de son côté, Catherine Minguela, experte au programme Diveco-UE, doit fournir un effort considérable pour rattraper le retard. « L'Algérie n'a pas besoin de sophistication, de grands palaces. Car elle a l'essentiel. Reste à promouvoir cet essentiel via une position unique et inattaquable. Créer la demande plutôt que de la conquérir », conclut-elle.