Les assises nationales et internationales du tourisme ont été inaugurées hier à Alger avec la participation d'un millier d'opérateurs activant dans le secteur, en présence de Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui était pressenti pour ouvrir les travaux, a finalement préféré confier cette mission à son chef du gouvernement. Le chef de l'Etat a par ailleurs dépêché un de ses conseillers pour lire le discours qu'il avait préparé pour la circonstance. Discours où il a été mis en exergue « l'ambition de l'Algérie d'accueillir toujours davantage de touristes ». A signaler qu'aucune raison n'a été donnée pour expliquer l'absence du président Bouteflika à ce rendez-vous international. Et, justement, cette absence n'est pas passée inaperçue d'autant que l'événement est placé sous son haut patronage. Au-delà, le président Bouteflika expliquera dans son discours lu par son conseiller que le schéma directeur d'aménagement touristique « est plus qu'un cadre référentiel dans lequel se développera l'action publique et privée jusqu'à l'horizon 2025 ». Il dresse, a-t-il rappelé, « le programme de développement et de promotion du tourisme national en vue de l'inscrire progressivement dans les réseaux internationaux en confortant la destination Algérie et en consolidant, par l'investissement et la qualité de l'offre, nos atouts naturels et culturels ». Il est souligné en outre : « Le développement du tourisme en Algérie est ainsi devenu une priorité nationale et une option fondamentale qui est appelée à occuper la première des places en tant que vecteur de croissance. » L'Algérie « exporte », selon le Président, plus de touristes qu'elle n'en reçoit et il est primordial d'inverser la pyramide. C'est même un indicateur et un critère de performance. Il faut parvenir à un meilleur équilibre d'autant plus que la demande interne est forte et en pleine expansion. Elle demande à être satisfaite : 11 millions d'Algériens devraient s'adonner au tourisme en 2025. Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a expliqué de son côté les grands axes du SDAT (schéma directeur du tourisme) et donné quelques chiffres significatifs liés à ce secteur. Les entrées aux frontières des touristes en 2007 sont en hausse. Elles sont estimées à 1 741 000 touristes, soit une hausse de 6,5%, dont 1 230 000 Algériens résidant à l'étranger, ce qui représente 71% du flux touristique total et 511 000 étrangers. Les motifs de séjour sont les loisirs, la détente et les affaires. Les pays de provenance sont la France et la Tunisie. Il a été enregistré 215,3 millions de dollars US de recettes touristiques et 380,7 millions de dollars US de dépenses. Les modestes performances restent en décalage par rapport aux potentialités touristiques réelles du pays. Le déphasage est marqué entre l'emphase et l'incantation sur les potentialités et la réalité du tourisme algérien. Pour profiter de la mondialisation, l'Algérie doit s'intégrer, souligne-t-on, dans les réseaux d'échanges mondiaux. Les secteurs porteurs ne sont plus les mêmes et le tourisme doit lui permettre de diversifier sa production et ses exportations en direction des secteurs dynamiques de la demande mondiale. Francesco Frangialli, secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), a tenu à participer aux assises. Il a souligné que le nombre de touristes dans le monde a approché les 900 millions en 2007, avec une progression de 6,2%. « Nous sommes sur une pente de croissance. L'organisation a maintenu ses prévisions à la hausse pour les années à venir, soit 1,1 milliard de touristes en 2010 et 1,6 milliard en 2020. C'est impressionnant et cela en tenant compte uniquement des déplacements internationaux. Toutes les grandes destinations du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont réalisé des performances. » Il apporte un message d'espoir : « L'Algérie n'est pas le seul pays à subir des incidents et personne n'est à l'abri, qu'il soit chez soi ou dehors. L'OMT est prête à mettre son expérience à la disposition de l'Algérie pour qu'elle réussisse l'application de son schéma directeur de développement du tourisme. »