Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé, dimanche à Alger, que les atouts naturels dont dispose l'Algérie ne suffisent pas pour la relance du tourisme qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité. Dans un message aux participants aux assises nationales du tourisme, lu en son nom par M. Mohamed Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, le président Bouteflika a indiqué que "la beauté de l'Algérie ne suffit pas pour la relance du tourisme dans notre pays qui reste tributaire de notre capacité à transformer ce potentiel en produits touristiques de qualité qui lui confèrent une dimension à la hauteur de ses atouts". Le président de la République rappelle que le Schéma directeur d'aménagement touristique (SDAT) constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique dans notre pays. Il constitue le support sur lequel l'Etat algérien a édifié sa vision du développement du tourisme national par étapes sur les court, moyen et long termes. Il définit également les outils et conditions de mise en œuvre faisant ressortir un souci de l'équilibre triptyque consistant en l'équité, l'efficacité économique et la protection écologique". Le chef de l'Etat a précisé que "cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une démarche de diversification de l'économie nationale productive hors hydrocarbures qui constitue un des secteurs centraux de soutien à la croissance avec l'industrie, l'agriculture et d'autres". Il a rappelé à ce titre que l'Etat s'est attelé à réunir le "climat favorable" à la concrétisation de cette vision par le lancement, notamment, de programmes ambitieux à l'instar de ceux relatifs à la relance de l'économie (2001-2004), le programme de soutien à la croissance économique (2005-2009) et ceux relatifs au développement du Sud et des Hauts-Plateaux et le programme quinquennal (2010-2014) qui de "nous permettra, avec l'aide Dieu, de conforter les précédents". Le président de la République a cité nombre de projets d'envergure relatifs aux équipements publics comme "l'extension du réseau autoroutier, autoroute est-Ouest et ses pénétrantes, les routes du littoral, l'autoroute Nord-Sud, l'autoroute des Hauts-Plateaux, la modernisation du réseau ferroviaire, le métro d'Alger et les Tramways d'Alger, Oran et Constantine et bien d'autres projets aussi grandioses". Il a également cité le pari gagné du renforcement du réseau d'alimentation en eau potable par la construction de barrages, de stations de dessalement d'eau de mer et le projet du siècle In Salah-Tamanrasset outre les grands chantiers d'aménagement du territoire et de développement durable dont les projets des nouvelles villes, les parcs nationaux, les zones protégées, l'aménagement des sites protégés du Tassili et de l'Ahaggar, la mise en valeur du littoral, le système des oasis et des steppes ainsi que les grands projets énergétiques et les chantiers des nouvelles technologies d'information et de communication, le développement du réseau de téléphonie tous types confondus". Pour le président de la République, "tous ces programmes profiteront inéluctablement au secteur du tourisme, un secteur horizontal par excellence interdépendant avec plusieurs autres secteurs soulignant "la nécessaire mobilisation de tous" pour réunir les conditions et l'environnement favorables à son développement et son essor. Le président de la République a saisi l'occasion pour rappeler les "dispositions prises par l'Etat pour encourager l'investissement et l'activité touristique dans le cadre des mesures fiscales et parafiscales incitatives qui figurent dans les différentes lois de finances et celles relatives au foncier". Concernant les assises du tourisme, le président Bouteflika a soutenu qu'elles visaient à diagnostiquer et évaluer les politiques et programmes mis en place depuis l'adoption, par le gouvernement, du SDAT en 2008 notamment au niveau de ses cinq grands axes. Ces derniers se rapportent, selon le président de la République, "au plan de valorisation de l'Algérie en tant que destination touristique à l'effet d'accroître son attrait et sa compétitivité et à la mise en œuvre du plan qualité tourisme pour l'adaptation des offres touristiques aux normes internationales en matière de qualité". Ils concernent également "le renforcement de la coopération et de la complémentarité entre les secteurs directement ou indirectement liés à celui du tourisme ainsi que la facilitation du partenariat entre les secteurs public et privé ainsi que le soutien et l'accompagnement de l'investissement afin de renforcer les capacités d'hébergement, en termes de qualité et de quantité, grâce à un plan de financement clair et des mesures simples qui permettent l'attrait de l'investisseur local et étranger". "Le développement touristique est l'une de nos aspirations. Il constitue une grande ambition que nous voulons tous réaliser. L'Etat a, pour sa part, accordé un rôle central à la relance de l'activité des services et à l'élargissement du réseau touristique pour la création d'emplois permanents et saisonniers en offrant un climat adéquat, favorable et attrayant", a considéré le président Bouteflika pour conclure. L'emploi "judicieux" des richesses de l'Algérie contribuera au développement durable de son tourisme De son côté, M. Ousmane Ndiaye, directeur régional du programme Afrique de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), a affirmé, hier, à Alger, que l'emploi "judicieux" et la mise en valeur des immenses richesses naturelles de l'Algérie peuvent contribuer au développement "durable" de son tourisme. "L'Algérie est un pays doté d'immenses richesses naturelles qui, si elles sont judicieusement mises en valeur et exploitées rationnellement, pourront contribuer au développement durable d'un tourisme axé essentiellement sur son environnement, dans ses dimensions naturelles, culturelles et sociales", a déclaré M. Ndiaye, qui représentait le secrétaire général de l'OMT aux 2èmes assises nationales du tourisme. Il a souligné, dans ce cadre, que l'OMT était prête à apporter à l'Algérie son expérience pour promouvoir un tourisme "respectueux de l'environnement qui doit être le substrat sur lequel il doit se développer", ajoutant que cela permettra à l'Algérie "de diversifier" son économie. M. Ndiaye a loué l'intérêt accordé par l'Algérie au secteur du tourisme, en l'inscrivant parmi les axes prioritaires de son programme de développement économique et social et en élaborant une stratégie nationale pour la promotion de ce secteur. Il a estimé, à ce propos, que le développement d'un tourisme "responsable", contribuerait, entre autres, à l'éradication de la pauvreté qui est un des Objectifs du Millénaire pour le développement, ajoutant que "c'est un secteur, source de croissance et de développement, dont les pays de la région d'Afrique, dans une large majorité, ne tirent toujours pas profit des retombées économiques souhaitées, eu égard au potentiel touristique immense qui les caractérise". "Le tourisme fait partie des activités économiques et humaines qui ont un impact sur différents aspects de notre vie. Sur le plan macroéconomique et social, il fait partie des secteurs porteurs de croissance et c'est aussi un facteur de développement économique. Son rôle fédérateur et unificateur n'est plus à démontrer", a-t-il dit. La contribution du tourisme au PIB représente 5%, elle est de 6% pour le commerce mondial et un emploi sur 12 créés est à l'actif du tourisme, a-t-il encore rappelé. Evoquant, à cet égard, le développement du tourisme en Afrique, M. Ndiaye s'est réjoui de son évolution, qui s'est caractérisé par une progression des arrivées touristiques, en dépit des différentes crises qui ont frappé le monde au cours de ces quatre dernières années. Il a relevé que l'Afrique a, pour la première fois, dépassé la barre des 50 millions de visiteurs. "Le continent est passé de 49,2 millions de touristes en 2012 à 52,3 millions en 2012" s'est-il félicité, ajoutant que l'arrivée de touristes internationaux dans le monde avait atteint, en 2012, le chiffre d'un milliard, 35 millions de personnes, soit une progression de 4% par rapport à 2011. M. Ndiaye a affirmé que les prévisions de l'OMT tablaient sur la réception de 85 millions de touristes en 2020 et 134 millions à l'horizon 2030 en Afrique, soulignant que la part de l'Afrique dans le tourisme mondial est actuellement de 5%, et passera à 6,3% en 2020 et 7,4 en 2030. Il a énuméré par ailleurs les obstacles qui se dressent contre le développement du tourisme en Afrique, notamment le manque de professionnels compétents, tant dans le secteur public que privé, le manque de développement des ressources humaines et l'absence de stratégie de communication appropriée nécessaire. Il a également indiqué que les tarifs "prohibitifs" et l'insuffisance des dessertes vers les destinations touristiques étaient "un véritable handicap" pour le développement du tourisme en Afrique.