Hier, 15 avril, à minuit, l'ultimatum de la Corée du Nord est arrivé à expiration. Passera-t-elle à l'acte, à l'occasion du « Jour du soleil » marquant le 101e anniversaire de la naissance du fondateur du régime, Kim Il-sung. Le monde est suspendu à la menace d'un nouveau tir de missile de nature à provoquer l'irréparable. Au cœur de la tournée asiatique du secrétaire d'Etat américain, John Kerry, la menace coréenne fait bouger les lignes du chaos régional redouté. De Tokyo où il a clôturé la tournée asiatique qui l'a conduit à Séoul et en Chine, John Kerry a tendu la main aux autorités nord coréennes pour trouver une issue pacifique à la crise aux conséquences incontrôlables sur la sécurité et la stabilité de la péninsule. « Les Etats-Unis restent ouverts à des négociations honnêtes et crédibles sur la dénucléarisation, mais la balle est dans le camp de Pyongyang », a déclaré Kerry. Cette offre de dialogue intervient dans un contexte de tension exacerbée par la menace d'un « feu nucléaire » dirigé contre le puissant voisin, le Japon déployant en conséquence des batteries anti-missiles. L'escalade nord coréenne, conçue en représailles des sanctions onusiennes draconiennes et, récemment, des manœuvres militaires américano-sud coréennes, menace de « guerre thermonucléaire », les Etats-Unis et ses alliés directement visés par les deux missiles, déployés sur la côte orientale, dont la portée théorique de 4.000 km peut atteindre la Corée du Sud, le Japon et l'Ile américaine de Guam. Pour tenter de conjurer le péril du chaos, dénoncé par la Chine, la démarche rassurante de Washington, multipliant les gages de soutien à ses alliés, est conditionné par des « pas importants » attendus de Pyongyang appelés à respecter « ses engagements... et les lois et normes internationales ». Des négociations sur la dénucléarisation de la Corée du Nord, regroupant les deux Corées, les Etats-Unis, la Chine, le Japon et la Russie, seront engagées. Pyongyang que l'on dit avides de surenchères le voudrait-il ? La question de la dénucléarisation de la péninsule coréenne est jugée incontournable autant pour l'allié chinois que pour Washington déterminés à conjurer le péril d'une guerre préjudiciable pour les peuples de la région.