Sept mois après son installation à la tête du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, Amara Benyounès décide de marquer une halte pour évaluer avec les cadres de son département l'état d'avancement de sa feuille de route. Hier, le ministre est revenu sur les diverses missions qui lui ont été assignées concernant les trois secteurs qu'il dirige. Pour ce qui est de l'aménagement du territoire, qu'il qualifie « de secteur vital et déterminant », il a jugé intolérable de continuer à vivre dans 4% de notre territoire en négligeant les 96% restants. Cet état de fait impose une coordination intersectorielle urgente et ce, en vertu du Schéma national de l'aménagement du territoire (SNAT) élaboré à l'horizon 2030, note-t-il avant d'affirmer que « l'activité doit être au cœur de l'aménagement du territoire » pour que les citoyens puissent s'épanouir, notamment au niveau des nouvelles villes. M. Benyounès a rassuré que ce que fait son département sera « visible », avec l'association de tous les intervenants, faisant savoir dans la foulée qu'il présentera un bilan sur la mise en œuvre du SNAT à l'APN et au gouvernement prochainement. Côté environnement, le ministre a indiqué que l'urgence de l'heure serait de faire disparaître les déchets ménagers et de nettoyer notre environnement « mmédiat » comme l'avait instruit le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. A l'échelle nationale, indique-t-il, 4 millions de tonnes de déchets ménagers ont été ramassés depuis octobre dernier en plus de l'éradication de 5 000 décharges sauvages. Le secteur est amené à faire une réflexion dans ce sens. D'abord, il a été retenu d'encourager au maximum le partenariat public-privé pour rendre plus professionnelle l'intervention sur cette question, qu'il qualifie « de véritable poison pour les Algériens ». Seulement, souligne le ministre, il faut arrêter de « responsabiliser uniquement les citoyens », car le gouvernement se doit aussi de garantir tous les moyens nécessaires concernant cette question. Lancement des premières résidences à Sidi Abdellah et Bouinan En guise de parade, Amara Benyounès a fait savoir qu'une large campagne de sensibilisation pour préserver l'environnement sera lancée prochainement, avant de mettre en garde : « Un jour, l'Etat sera dans l'obligation de sévir en exigeant des amendes à l'encontre des gens qui ne respectent pas l'environnement ». A propos de la ville, le ministre a encore une fois insisté sur les conditions de vie, « absolument nécessaires » pour permettre aux citoyens de profiter de leur environnement. Il a affirmé qu'il a pour mission de réhabiliter le vieux bâti en constante dégradation. A sa charge aussi, le suivi et la réalisation de quatre nouvelles villes, à savoir Sidi Abdellah, Bouinan, Ménéa, et Boughzoul. M. Benyounès a fait savoir dans ce sens qu'il a été décidé de commencer à construire les premières résidences dès le mois prochain au niveau de Bouinan et Sidi Abdellah. Soulignant, à cet effet, qu'il veillera à y réaliser en parallèle des établissements culturels et économiques. La saison estivale n'est pas en reste. Le ministre a déclaré qu'il sera question de lancer des opérations pilotes (trois plages dans chaque wilaya) pour donner l'exemple de ce que devraient être nos plages. L'autre mission : l'éradication totale des sacs en plastique Sur cette question il a promis, de ne pas toucher aux emplois dans cette industrie ». 15 million de sacs en plastique sont consommés quotidiennement. L'équivalent de 5 500 milliards par an. Le comble, dira-t-il « 98% de ses sacs sont importés de l'étranger. 90% des 2% de la production nationale sont fabriqués par le secteur informel. Cette question doit être tranchée en premier lieu par le gouvernement », signale le ministre.