Hier, comme durant la journée de dimanche, premier jour du débrayage, sans préavis, des travailleurs du tram d'Alger, les quais sont restés vides et les rideaux des guichets baissés. Des usagers, non informés de cette grève, continuaient d'affluer vers les stations. C'est le cas de Hamid qui voulait emprunter la rame pour se rendre des Bananiers vers Cinq Maisons. « Comme à l'accoutumée, je suis me suis dirigé vers la station de tram. Quelle fut ma surprise en apercevant l'écran indiquant les horaires, éteint et le quai quasi-vide. J'ai d'abord pensé à un retard avant que l'on m'annonce une grève », se désole-t-il. Les habitués de ce mode de transport urbain ne savaient plus à quel saint se vouer, principalement ceux allant de Bordj El Kiffan vers Hussein-Dey. Idem pour les étudiants et les lycéens qui utilisent ce moyen de transport qu'ils préfèrent pour sa ponctualité. Le mouvement de protestation des travailleurs du tramway d'Alger a pour revendication essentielle le maintien des agents licenciés ainsi que la revalorisation des horaires de travail. Les travailleurs du tramway, conducteurs, contrôleurs, guichetiers et les agents de sécurité se sont rassemblés, durant le premier jour du débrayage, devant le siège de la Direction de la Société d'exploitation des tramways (Setram) à Bordj El Kiffan pour faire revenir la direction de la société sur sa décision d'écarter 11 agents de sécurité sur les 60 recrutés. L'autre revendication des travailleurs est relative aux salaires. Le salaire de base mensuel d'un agent est de 13.000 DA environ, loin du SMIG qui est à 18.000 DA. « Une augmentation de salaire a été promise lors de l'installation du nouveau directeur général, mais six mois après, rien n'a changé », souligne un agent. Des mouvements similaires de quelques heures ou d'une journée, ont été observés par le passé pour alerter le manque de sécurité sur la ligne et l'agression des contrôleurs dans l'exercice de leur fonction. Parallèlement au mouvement des travailleurs, les sept sections syndicales de l'Entreprise de transport urbain et suburbain (ETUSA) (siège, maintenance, transport universitaire, chauffeurs et receveurs, contrôleurs et logistique) ont également enclenché, dans la matinée du dimanche, un arrêt de travail suite à une information relative à l'octroi de la gestion des téléphériques de la capitale à un partenaire français, Pomagalsky. Sachant que l'exploitation du tramway, confié au début à l'ETUSA, a été transféré à la Société d'exploitation des tramways (Setram) à raison de 49 % des actions contre les 36 % de l'Etusa et les 15 % de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA). Nos tentatives d'en savoir plus du côté des responsables des deux sociétés (Etusa et Setram), se sont avérés vaines.