Le taux de chômage augmentera dans les pays arabes pour passer de 16% en moyenne à 17% de la population active en 2013, a indiqué, jeudi à Alger, le DG de l'Organisation Arabe du travail (OAT), Mohamed Ahmed Lokmane, lors d'une conférence de presse animée conjointement avec le ministre du Travail, Tayeb Louh, en marge de la clôture du 40e Congrès de l'OAT. M. Lokmane a justifié ce niveau de chômage par l'instabilité qui prévaut dans certains pays arabes tels que l'Egypte, la Tunisie, la Lybie et l'Irak. Interrogé sur les conditions de travail dans les pays arabes, le DG de l'OAT est le seul, hormis les délégués égyptiens, qui a confirmé « les mauvaises conditions de travail dans les pays arabes ». Il a, en outre, signalé que le chômage touchait 60 millions de personnes. « Il reste encore beaucoup à faire en améliorant les textes de lois relatifs au travail et notamment sur les conditions de travail car la situation de l'emploi est mauvaise dans le monde arabe », a reconnu M. Lokmane. Mais pour les délégués des pays du Golfe, tels que le Sultanat d'Oman et le Koweït, le rapport de l'organisation internationale du travail (OIT) sur les mauvaises conditions de travail dans le monde arabe est sans fondement. « Chez nous, la situation n'est pas mauvaise. Les conditions sont bonnes et s'améliorent chaque jour », affirment-ils. « Le taux de chômage est de 5 % et tend à se réduire à 1 % grâce au programme de l'Etat dans les cinq prochaines années », a soutenu le délégué omanais. Le délégué adjoint aux affaires du Koweït sur le travail est tout aussi catégorique. « Les propos de l'OIT sont faux pour le cas du Koweït », tranche-t-il. Le taux de chômage dans ce pays est de 1%, selon lui. Pour leur part, les délégués égyptiens ont signalé qu'en Egypte, les conditions d'emploi sont mauvaises. Elles sont dues à la situation socio-économique et politique dans certains pays arabes, conséquences des printemps arabes. Car, avant ces révoltes, le taux de chômage en Egypte était de 8,5 % alors qu'actuellement, il est de 12 %. Abordant l'expérience algérienne, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a cité le cas de « l'Algérie, qui a traversé cette instabilité politique et économique mais qui a pu le surpasser ». L'Algérie a vu 400.000 travailleurs perdre leurs emplois entre 1990 et 1999 d'où est venue la nécessité de créer l'assurance chômage en 1994 . Toutefois, « sans la réforme du système éducatif, qui répondra aux besoins du marché du travail, la situation de l'emploi ne s'améliorera pas en Algérie », a-t-il souligné. S'agissant de la circulation de la main-d'œuvre dans les pays arabes, elle est, selon le DG de l'OAT, freinée par la situation dans certains pays.