Le choix porté sur l'Algérie pour abriter les travaux de la 40e session du Congrès arabe du travail qui s'ouvriront à partir d'aujourd'hui jusqu'au 22 du mois est loin d'être fortuit. Et pour cause, de nombreux pays arabes considèrent que l'Algérie est un exemple à suivre notamment en matière d'assurance chômage. « Dans les pays arabes, seuls l'Algérie et le Bahreïn ont mis en place une législation dans ce cadre. Il est temps que les pays arabes suivent la politique algérienne », a indiqué Ahmed Mohamed Lokman, directeur général de l'organisation arabe du travail (OTA) lors d'une conférence de presse animée, hier à Alger, conjointement avec le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, et d'informer de la participation de 600 délégués arabes et 32 Unions et Organisations de contrôle au Congrès, M. Lokman a fait observer que plusieurs pays ont engagé des réflexions pour instaurer une politique d'assurance chômage et pour s'imprégner de l'expérience de l'Algérie en matière de formation professionnelle. D'ailleurs, l'OAT prévoit de soumettre, lors de cette session des propositions en ce sens, pour sortir avec des recommandations à même de permettre la distribution équitable des richesses. M. Lokman a déploré le fait que dans plusieurs pays arabes, « les fruits du développement économique et même agricole ne profitent qu'à une minorité de la société ». Fort de l'avis de l'OAT, Tayeb Louh, a expliqué que la politique de l'emploi en Algérie est basée sur les performances de l'économie et sur ses capacités de création de richesses et des postes d'emploi. « Nous présenterons l'expérience algérienne avec objectivité », a-t-il assuré tout en relatant succinctement les événements qui ont eu un impact fort sur le secteur de l'emploi, citant entre autres, la période du terrorisme durant laquelle plus de 400.000 travailleurs ont perdu leur travail. A partir de 1999, il y a eu, selon lui, une relance économique accompagnée par une politique de remise à niveau des entreprises économiques publiques ce qui a entraîné la chute du taux de chômage de 30 % à 10 % en 2011. En se référant au rapport du fonds monétaire international (FMI), M. Louh a avancé que ce taux baissera à 9,3 % en 2013. En revanche, les pays arabes ont, d'une manière générale, enregistré des courbes ascendantes. Le taux de chômage a augmenté de 2 % en l'espace d'une année passant de 14 % en 2010 (17 millions de chômeurs) à 16 % en 2011. « L'insécurité et le recul de la production sont à l'origine de l'aggravation de la situation », a expliqué le DG de l'OAT. L'emploi parallèle fera également l'objet de débats lors de ce congrès qui regroupera aussi bien les représentants des gouvernements, des travailleurs que du patronat. M. Lokman a déploré le fait qu'une « bonne catégorie de travailleurs ne bénéficient d'aucune forme d'assurance sociale » et que « 50 % des activités ne sont pas réglementées ». « Pour assurer une justice sociale, nous sortirons avec une déclaration », a-t-il indiqué.