Photo : Lylia M. Le département de Rachid Benaissa se met dès à présent à l'heure du mois sacré. «Les ménages ne connaîtront pas de problème de disponibilité des produits agricoles», a-t-il affirmé hier sur les ondes de la radio nationale, en réponse à une question sur l'approvisionnement du marché durant le Ramadhan. En tenant compte du principe de base s'appuyant sur l'offre, la demande et le comportement des acteurs économiques, le ministre de l'Agriculture rassure les citoyens qu'hormis le manque enregistré en termes de disponibilité de l'ail, lequel sera régulé par l'intervention de certains acteurs privés, «l'offre est là et la pénurie n'est nullement envisageable lors du mois sacré habituellement marqué par une forte demande». «LES VIANDES IMPORTÉES SONT CONTRÔLÉES» Concernant la disponibilité des viandes, le ministre rappelle qu'un important «travail» a été entrepris justement pour faire face aux aléas du terrain, soulignant dans ce sillage que des autorisations ont été établies justement pour l'importation de viandes ovines afin de répondre à la demande courant juillet et août. La viande bovine, quant à elle, connaît «un déficit structurant» a-t-il reconnu. Ce qui explique l'importation de viandes congelées d'Amérique Latine, de l'Inde et de l'Europe. S'agit-il de viandes contrôlées sanitairement ? Le ministre explique que les clauses des contrats d'importation sont «discutées» avant leur validation, notamment sur le plan du contrôle sanitaire et phytosanitaire. Les autorités de contrôle des pays exportateurs se doivent de veiller au respect de cet aspect très important dans la transaction commerciale, a-t-il soutenu. Comme annoncé lors de la conférence nationale sur l'agriculture tenue en février 2009 à Biskra, le secteur agricole, rappelle le ministre, est doté de 200 milliards de dinars annuellement pour la période 2010-2014, soit un montant global de 1 000 milliards de dinars pour ce quinquennat. UNE CROISSANCE MOYENNE DE 8,33% CIBLÉE Ce qui constitue «une aubaine pour le secteur», a-t-il dit en relevant que pour les cinq prochaines années, la croissance moyenne ciblée à travers les contrats de performance sera de l'ordre de 8,33%. Interrogé, par ailleurs, sur le financement agricole, M. Benaissa affirme que malgré l'existence de plusieurs procédés, à l'exemple du crédit «Rfig», le crédit leasing, le crédit d'investissement bonifié et le crédit ordinaire, «le processus ne va pas très vite» en raison de certaines habitudes et mentalités. Notant à ce titre qu'il ne faut pas perdre de vue qu'il est question de répondre aux besoins de plus de 1 million 100.000 exploitations agricoles. Ce qui nécessite, recommande-t-il, de développer des conseils devant avoir pour missions de suivre les agriculteurs pour formaliser leurs dossiers. A propos de l'effacement des dettes des agriculteurs décidé par le président de la République, Benaissa réaffirme que sur les 41 milliards de dinars, 36 milliards de dinars ont été effacés. Il reste donc 5 milliards de dinars à finir de façon «équitable», note-t-il. LES ÉTRANGERS EXCLUS DE LA CONCESSION Concernant la concession, mesure contenue dans la nouvelle loi sur l'exploitation agricole adoptée dernièrement par les deux Chambres parlementaires, le ministre fait savoir que les premiers dossiers seront réceptionnés en septembre prochain, indiquant que les intéressés auront 18 mois devant eux pour répondre présent. En tout, l'administration aura trois ans pour régler l'ensemble des dossiers. Cependant, tient-il à préciser, l'acte de concession ne permet en aucun cas l'intervention des étrangers. La concession est accordée «exclusivement» aux nationaux, clarifie le ministre qui note qu'en cas de défaillance, les autorités responsables interviendront. Tout en exprimant un grand satisfecit quant aux résultas réalisés depuis la promulgation en 2008 de la loi sur l'orientation agricole, M. Benaissa annonce que l'année prochaine verra le lancement d'un programme national de renforcement des capacités techniques et humaines du secteur, dans le cadre de la promotion des contrats de performance. Le projet est en voie de finalisation, indique-t-il en soulignant que des évaluations trimestrielles se font régulièrement en vue de corriger «les dérives constatées».