Mme Dalila Fourar, vice-présidente de l'APN, d'obédience FLN, affirme que l'engouement constaté lors des élections législatives en termes de candidatures avait pour principale motivation justement de « participer à l'élab ration de la nouvelle Constitution du pays ». « Les députés ont des compétences avérées pour débattre du projet de la Constitution, en plus, l'Assemblée met à leur disposition des experts en législation », réplique-t-elle, en signalant qu'après la désignation de la commission d'experts par le président de la République pour élaborer l'avant-projet de loi sur la Constitution, les députés attendent « cette base de réflexion ». Assurément, suppose-t-elle, les propositions de cette commission seront soumises au gouvernement pour enrichissement, ensuite au parlement et après au peuple par voie référendaire. Chaque parti politique a sa propre version sur la question. Au FLN, indique Mme Fourar, les discussions autour de ce projet ont débuté depuis plus de quatre années. Au sein du comité central, des commissions ont été installées à cet effet et la réflexion reste ouverte jusqu'à l'élaboration de la nouvelle mouture à soumettre au parlement. Mais déjà le FLN a arrêté une position pour ce qui est du nombre de mandats présidentiels. « On n'a jamais pensé à la limitation des mandat présidentiels. Si le peuple veut offrir un quatrième mandat à un président, personne ne peut l'en empêcher », affirme la députée, même si, ajoute-t-elle, le FLN estime que le temps « du candidat du consensus est révolu ». Dalila Fourar rappelle que son parti est favorable à un régime semi-présidentiel, « pour le moment », dans le cadre d'un amendement profond, même si l'idéal serait « de mettre en place un régime parlementaire ». « Seulement, le Premier ministre doit être issu de la majorité parlementaire », propose-t-elle, tout en plaidant pour l'instauration du poste de vice-président. Quid de l'avenir du parti ? « Le FLN a réussi sa libération nationale, aujourd'hui sa libération doit être économique, politique et sociale. Il doit continuer sa mission d'édification du pays. Je ne conçois pas l'Algérie sans le FLN », observe-t-elle, en réponse à ceux qui souhaitent de mettre sa formation au musée. TAJ : Oui pour deux mandats et un quatrième pour le Président M. Kamel Mida, député du parti TAJ, plaide pour la séparation des pouvoirs, le renforcement des prérogatives du Conseil constitutionnel comme c'est le cas en France, et la consolidation du rôle du pouvoir législatif « pour que le pouvoir exécutif soit plus attaché aux aspirations citoyennes ». Pour ce qui est des constantes de la Constitution, M. Mida estime qu'elles ne feront pas l'objet de débat idéologique dans la mesure où elles constituent l'objet d'un consensus au sein de la classe politique. Il faut tenir compte, dans ce projet, cependant, dit-il, « des nouvelles menaces sur nos frontières et sur l'unité nationale » pour faire face « aux mouvements orchestrés par certaines tendances en Kabylie », et même au sud pour exploiter la détresse des jeunes à des fins politiciennes. Constitutionnellement parlant, affirme-t-il, « le député est habilité à participer à l'amendement d'une Constitution, même si l'amendement relève des seules prérogatives du président de la République, et qui a le choix entre la voie parlementaire ou référendaire ». La parti de Amar Ghoul souhaite également de profonds amendements de la Constitution et un référendum pour trancher. Il se dit pour l'application de « deux mandats présidentiel ». Toutefois, il précise que le parti n'est pas contre un quatrième mandat à Abdelaziz Bouteflika. Pour ce qui est du système politique, son parti plaide pour un régime parlementaire, mais en maintenant la défense et la diplomatie parmi les prérogatives du chef de l'Etat. M. Lakhdar Benkhelaf, député du Front de la justice et du développement (FJD) estime que le parlement souffre « d'un manque de légitimité ». De ce fait, « il n'est pas habilité à débattre de l'amendement de la Constitution ». Il estime que le facteur « temps » sera mis en avant pour dire qu'il faut éviter le référendum et soumettre le projet directement au parlement. Chose que son parti refuse catégoriquement. Le FJD souhaite une révision « profonde » de la Constitution valable pour une vingtaine d'années ou plus. Ce projet doit solutionner les « défaillances de mise » et répondre aux aspirations du peuple de façon radicale et non conjoncturelle. « La Constitution doit consacrer, selon lui, l'alternance au pouvoir, l'éradication de la fraude électorale, l'ouverture du champ politique et médiatique, l'assainissement de la pratique politique et éloignement de l'administration du processus électoral ». Il faut aussi « consacrer la séparation des pouvoirs, octroyer des prérogatives « équitables aux institutions et réhabiliter le rôle du parlement ». Le FJD souhaite la consécration du régime parlementaire, qui permet, selon ce dernier, « à la majorité de constituer le gouvernement ». « Le projet se doit aussi, selon lui, de mettre en exergue la lutte contre la corruption dans le cadre d'un contrôle sans faille. Le FJD est pour un mandat présidentiel renouvelable une seule fois », précise-t-il.